Pakistan : avant les législatives, la tension monte au sein de la classe politique

Les partisans d'Imran Khan, emprisonné depuis le mois d’août, ont diffusé sur les réseaux sociaux un message vocal de l’ex-chef du gouvernement grâce à une voix reconstituée. Une méthode qui illustre les tensions au sein de la classe politique pakistanaise, à quelques semaines des législatives.
Article rédigé par Bertrand Gallicher
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une affiche de l'ancien Premier ministre pakistanais, Imran Khan, à Lahore, au Pakistan, le 18 décembre 2023. (ARIF ALI / AFP)

Un message de quatre minutes, diffusé le 18 décembre sur Facebook, X et Youtube sur fond d’images d’archives de l’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, avec une mention précisant qu’il s’agissait d’une voix artificielle. "Vous vous demandez peut-être ce que je fais en prison. D’abord je voudrais dire qu’au nom de la liberté réelle du Pakistan, c’est mon devoir de rester en prison. Notre parti n’est pas autorisé à tenir des rassemblements publics. Nos partisans sont enlevés, leurs familles sont harcelées. J’appelle mes concitoyens à sortir et à voter", peut-on entendre sur la vidéo. 

Un appel au vote dans la perspective des législatives de février 2024, dont l’ex-Premier ministre craint d’être écarté en raison des accusations qui pèsent sur lui. L’ancien chef du gouvernement et ex-joueur vedette de cricket, aujourd’hui âgé de 71 ans, attend ses procès dans plusieurs affaires, portant notamment sur des soupçons de fuites de documents d’État.

Sa première arrestation au printemps dernier - qui avait précédé sa mise en détention au mois d’août - avait provoqué des manifestations massives et une répression de grande ampleur. La quasi-totalité des dirigeants du parti avaient dû entrer dans la clandestinité. Plus récemment début décembre, Imran Khan a dû faire face à une fronde au sein du parti qu’il a fondé en 1996, le PTI, le mouvement du Pakistan pour la justice. Mais il reste extrêmement populaire.

D'autres politiques visés par des procédures

Les démêlés des hommes politiques pakistanais avec l’institution judiciaire au Pakistan sont fréquents. Et en toile de fond de beaucoup d‘affaires politico-judicaires, apparaît souvent la puissante armée pakistanaise qui a longtemps dirigé directement le pays. L’actuel chef d’État-major est un adversaire d’Imran Khan, qui dénonce régulièrement le rôle occulte de l’armée. D’autres personnages politiques de premier plan sont régulièrement visés par des procédures. C’est le cas d’un autre ancien premier ministre, Nawaz Sharif, qui a toutefois obtenu récemment plusieurs succès judiciaires.

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