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Reconduit à la tête de la Chine, Xi Jinping s’entoure de fidèles pour relancer l’économie

Il n’y avait aucun suspense :  Xi Jinping a été reconduit président par le Parlement chinois, à l’unanimité des 2952 voix ! C’est son troisième mandat. Le Parlement va maintenant désigner les hommes qui vont gouverner avec lui, et d’abord le Premier ministre.

Article rédigé par franceinfo
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Le président chinois Xi Jinping (à gauche) et le membre du Comité permanent du Politburo Li Qiang arrivent au Grand Palais du Peuple, à Pékin le 10 mars 2023. (NOEL CELIS / AFP)

Là non plus, il n’y a guère de suspense : le Premier ministre ce sera certainement Li Qiang, 63 ans, promis à cette fonction depuis qu’il a accédé à l’automne dernier au rang de numéro deux du parti communiste chinois. Li Qiang, inconnu il y a quelques mois car ayant peu d’expérience au niveau national, traine une sacrée casserole : la gestion calamiteuse de la politique zéro Covid à Shanghai, avec la mise à l’arrêt complet de la grande métropole, pendant plus de deux mois il y a un an. Li Qiang était alors le chef du parti communiste à Shanghai et cette politique avait déclenché un vent de contestation dans la ville. Mais Li Qiang possède un atout inégalable : c’est un fidèle parmi les fidèles du président Xi Jinping, dont il a accompagné l’ascension dans la province du Zhejiang près de Shanghai. Diplômé en agriculture, Li Qiang s’est bâti une réputation plutôt pro-business. Il a par exemple favorisé l’implantation d’une usine américaine Tesla à Shanghai. Cela dit, il fera surtout ce que Xi Jinping aura décidé. Il sera plus docile que son prédécesseur, Li Keqiang, que le président Xi regardait comme un rival.  

Li Qiang un Premier ministre obéissant

Le rôle du Premier ministre en Chine, c’est d’abord de conduire la politique économique et Li Qiang a du pain sur la planche parce que l’économie chinoise est un peu flageolante. La croissance a péniblement atteint 3% l’an dernier, niveau le plus bas depuis 50 ans. Le chômage des jeunes augmente, l’immobilier est en berne, les collectivités locales sont endettées. Et surtout il y a le gros problème à moyen terme : la démographie. Le pays vieillit rapidement, la Chine perd des habitants, la réforme des retraites s’y annonce très difficile. Son pedigree à Shanghai laisse penser que Li Qiang va défendre une politique économique dynamique. Avec un effort sur les nouvelles technologies, la biotechnologie, l’intelligence artificielle, le quantique. On a d’ailleurs vu apparaître plusieurs ingénieurs dans le Bureau politique du parti communiste, à l’automne dernier. Mais Li Qiang va donc surtout devoir tenir compte des injonctions du président Xi : en particulier sur la protection des entreprises d’État et sur la lutte contre les très hauts des magnats de l’industrie des loisirs et du divertissement.  

Le critère central de la fidélité au président Xi

En dehors de ce Premier ministre, quels sont les hommes qui vont compter ? C’est assez simple : ce sont tous des fidèles de Xi Jinping. On peut citer le probable vice Premier ministre, Deng Xuexiang, ancien secrétaire et chef de cabinet de Xi. Zhao Leji, qui va diriger le Congrès et sera chargé de faire régner la discipline politique dans les rangs. He Lifeng principal conseiller économique, lui aussi un fidèle de longue date du président Xi. Cai Qi, en charge des questions de sécurité nationale, encore un homme lige de XI Jinping depuis l’époque de l’ascension de l’actuel président dans la région du Zhijiang. Certains d’ailleurs surnomment toute cette équipe "l’armée du Zhijiang". Le critère, c’est donc l’obéissance au président. Pas de voix discordante. Et ça laisse penser que Xi Jinping a bien l’intention d’aller au-delà d’un troisième mandat. Le culte de la personnalité va s’accentuer encore en Chine.      

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