République démocratique du Congo : quatre scrutins pour une journée électorale XXL
C'est un vrai défi pour la République démocratique du Congo (RDC), un géant d'Afrique de 2 300 000 km2, soit quatre fois la France. L'organisation de quatre scrutins, prévus mercredi 20 décembre, est un casse-tête logistique pour les autorités. La commission électorale est censée équiper plus de 175 000 bureaux de vote qu'elle a prévu d'ouvrir.
À l’évidence, il s'agit d'une mission impossible. Il devrait manquer des bulletins de vote ou des isoloirs. Et compte tenu d'une situation sécuritaire dégradée, les habitants de certaines provinces comme le Nord-Kivu ne pourront pas voter, sans parler des millions de déplacés à l'intérieur du pays. Autant de failles qui pourraient remettre en cause la transparence et l'honnêteté des opérations électorales.
Le président sortant Félix Tshisékédi est favori pour rester la tête de la RDC. D'abord parce qu'il a pu mobiliser une puissante machine électorale avec un mot d'ordre résumé en trois mots : "Unité, Sécurité et Prospérité". Et surtout, l'opposition n'a pas réussi à s'unir et reste divisée. Parmi les rivaux du président Tshisékédi, trois candidats sortent du lot : l'homme d'affaires, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, qui affirme que la victoire lui a été volée lors du scrutin de 2018 et, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action en faveur des femmes violées.
62% de la population vit avec moins de deux dollars par jour
Certains observateurs redoutent des violences à l'occasion de l'annonce des résultats. Parce que les opposants craignent des fraudes pour assurer la réélection de Félix Tshisékédi, des ONG comme Human Rights Watch mettent en garde contre des incidents violents au moment de la proclamation du vainqueur. Même si la campagne s'est déroulée dans un calme relatif, des discours de haine ont pris le pas sur les projets des candidats, tout cela sur fond de crise sociale endémique.
La RDC est un pays doté de richesses minières exceptionnelles, il détient entre autres, plus de la moitié des réserves mondiales de cobalt, un minerai essentiel à la fabrication des téléphones portables et des batteries de voiture, ainsi qu'un potentiel hydroélectrique unique en Afrique. Pourtant, la RDC n'arrive pas à sortir sa population du sous-développement. La persistance des conflits et la lenteur des progrès économiques ont entraîné une baisse du niveau de vie année après année. En 2022, près de 62% des Congolais, soit environ 60 millions de personnes, vivaient avec moins de deux dollars par jour, selon la Banque mondiale.
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