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Venezuela : Juan Guaido, le principal opposant au pouvoir en place, est lâché par une majorité de ses soutiens

Parmi les opposants vénézuéliens, une majorité se dégage pour demander la fin du "gouvernement par intérim" de Juan Guaido. Quatre ans après son auto proclamation, ce dispositif semble s'être fragilisé sans atteindre ses objectifs politiques.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Juan Guaido lors d'une conférence de presse à Caracas, le 12 Aout 2022. (FEDERICO PARRA / AFP)

Il semble bien loin le temps où Juan Guaido, en se déclarant président autoproclamé du Venezuela devenait la coqueluche de toutes les chancelleries occidentales. C'était il y a quatre ans, à l'époque il était celui sur lequel tous les espoirs reposaient. Jeune, brillant, sourire rassurant, Juan Guaido était le leader qu'il fallait soutenir. Il faut dire que son coup politique avait du panache. Soutenu, par des centaines de milliers de vénézuéliens, il s'était déclaré Chef de l'État par intérim face au président élu mais contesté du pays Nicolas Madudo.

Les conséquences de la crise énergétique


Le temps a passé et les résultats n'ont pas été à la hauteur, si bien qu'une majorité des opposants qui jusqu’à présent le soutenaient a décidé de le lâcher. Dans une déclaration, 69 des 112 opposants qui s’étaient prononcés pour sa désignation comme président par intérim en 2019, lorsque l’opposition contrôlait le Parlement, ont demandé, mercredi 21 décembre, la fin du "gouvernement par intérim" de Juan Guaido, Ils lui demandent de rentrer dans le rang et de cesser d'occuper à partir du 4 janvier prochain cette fonction de chef du gouvernement par intérim. 

Ce retournement de situation s'explique notamment parce que la situation politique régionale a évolué. Si les États-Unis restent à ses côtés, il a depuis perdu le soutien de pays comme l'Argentine, le Mexique, le Brésil, le Pérou et plus récemment la Colombie, tous passés à gauche alors que Juan Guaido lui est de droite. Autre changement non négligeable, la crise énergétique liée notamment à la guerre en Ukraine. De nombreux pays dans le monde, à commencer par la France, se sont souvenus que le Venezuela possède du pétrole. Du coup la realpolitik s'est imposée. Le Président Nicolas Maduro redevient un interlocuteur possible et incontournable, d'autant qu'il devrait se représenter à la prochaine élection présidentielle de 2024. 

Une population toujours malmenée

Les grandes manœuvres politiques sont donc lancées pour la future élection présidentielle. On sent d'ailleurs que la politique fait son grand retour dans la région. Réouverture des frontières entre le Venezuela et la Colombie, discours plus modéré des américains contre le Président Maduro, les choses bougent dans les hautes sphères mais pour les Vénézueliens, on est encore loin d'un retour au monde d'avant. Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) lançait le 1er décembre, un appel pour rassembler 1,72 milliard de dollars pour venir en aide à la population et aux migrants. On estime à sept millions le nombre de personnes qui ont fui le Venezuela et qui se retrouvent éparpillées dans la région avec des problèmes énormes de nourriture, d'éducation, de sécurité.   

Une population malmenée aussi à l'intérieur du pays. Il faut savoir que le salaire au Venezuela est de 20 dollars et qu'avec cette somme vous achetez deux poulets. Imaginez dans quelle détresse se trouvent une majorité de Vénézuéliens. 

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