Jean-Noël Jeanneney : "La trace de la Grande guerre est encore très vivante"
La Grande Guerre a cent ans. On annonce une déferlante
éditoriale, des dizaines d'expositions et d'initiatives locales. D'où naît,
au-delà du consensus mémoriel, l'envie de poser une question simple : pour quoi
faire ? Faut-il se satisfaire de communier après coup avec les souffrances des
combattants, perçus essentiellement comme des victimes ? Quel lien établir avec
cette Grande Guerre vieille d'un siècle, alors que le pays d'aujourd'hui a tant
changé par rapport à celui de la Belle Époque ?
Plus d'armée de conscription, mais une armée de métier ; un
nationalisme et un patriotisme devenus souvent si incompréhensibles qu'on
célèbre plus volontiers les fusillés et les mutinés que les combattants
ordinaires ; des femmes qui ont le droit de voter et de porter les armes ; une
décolonisation qui a pratiquement ramené la France aux dimensions de la
métropole.
À la lumière de son expérience de président de la Mission du
Bicentenaire de la Révolution, de responsable politique et d'expert en "concordances des temps", Jean-Noël Jeanneney nous aide à considérer les enjeux
civiques et politiques de ce Centenaire. Quelles valeurs et quels symboles
pouvons-nous partager ? Une commémoration peut-elle fournir l'occasion de
renforcer la communauté nationale ? Se souvenir permet-il de mieux réfléchir au
futur ?
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