Sur les routes de l'Europe. Direction Budapest, où l'influence russe et l'espionnage règnent
Chaque jour jusqu'au 26 mai, franceinfo prend la route pour faire découvrir nos voisins européens et dialoguer avec la jeunesse qui fera l'Europe de demain. 10 villes pour 10 étapes et un "roadtrip" européen. Aujourd'hui, la Hongrie et Budapest..
En arrivant à Budapest, on ne pense pas à la Russie mais plutôt à l’Amérique. Pour le voyageur avide de folklore, ne venez pas dans la capitale hongroise par la route : les principaux monuments sont des MacDonald's, des KFC, et des Starbucks. Heureusement il nous reste le bon goût de la pop hongroise.
Budapest est là, nous avons rallié la Seine au Danube. Le fleuve se présente calme et posé, sûr de lui, entouré d’une architecture vieille Europe et de salons de massage thaï.
Une chose anime les esprits ici, l’affaire de la banque IIB. S’y intéresser, c’est plonger dans un épisode de Jason Bourne. Le paysage s’y prête, dur de résister.
L’influence russe, on en parle partout en Europe. En France, on connaît les problèmes rencontrés pendant la présidentielle, on s’interroge sur le poids de certains hackeurs russes dans le Brexit mais ici on lui déroule le tapis rouge. On parle de l’IIB comme d'un cheval de Troie de l’espionnage russe en Europe. Un homme s’intéresse beaucoup au sujet, il s’appelle Horvat Gabor, il est rédacteur en chef de l’hebdomadaire Nepszava. Il m’a invité à prendre un café à sa rédaction où s’activent 60 journalistes. Il m’explique le directeur de la banque IIB se présente comme un diplomate au passé familial assez chargé.
Le Premier ministre Viktor Orban, qui se voit comme un défenseur de l’Europe chrétienne, vit une véritable romance avec Vladimir Poutine. Depuis 2014, les deux hommes se sont rencontrés à sept reprises et Orban a réussi à changer l’image du Russe auprès des Hongrois.
Finie l’ère soviétique, finis les reproches. La Hongrie est l’allié préféré de Poutine au grand dam de l’Union européenne et des Etats-Unis. À noter que tous les employés de cette banque vont bénéficier de passeports diplomatiques. Savoir que son banquier est un espion, c’est sûr que ça incite à régler son découvert assez rapidement. Mais à partir de juin prochain, au moment de son ouverture, le risque pour les autres pays européens pourrait être d’une autre dimension.
Le moteur chauffe déjà, prochaine étape : Vienne. La ville préférée des agents secrets, nous aurons bien mérité notre vodka martini (au shaker, pas à la cuillère).
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