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Vous en parlerez aujourd'hui. L'école de Marion Maréchal fête sa première promotion avec un parrain antisémite

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourdhui, le choix du parrain de la première promotion de l'école de Marion Maréchal.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Georges Loustaunau-Lacau, militaire de carrière et antisémite notoire. (KEYSTONE-FRANCE / GAMMA-KEYSTONE)

Les étudiants de la première promotion de l'Issep viennent de se choisir un parrain . Ce sera Georges Loustaunau-Lacau, un général héros des deux guerres mondiales... mais aussi un antisémite notoire. L'Ecole militaire de Saint-Cyr avait aussi choisi ce dernier pour une promotion, mais l'armée avait finalement fait marche arrière. 

La première promotion de l’école dirigée par Marion Maréchal sera donc la promotion Georges Loustaunau-Lacau. L’Issep, l'Institut des sciences sociales économiques et politiques, se la joue "grandes écoles" en souhaitant donner des noms à ses années de scolarité. Mais alors qu’à l’ENA, par exemple, ce sont des parrains assez consensuels, Marie Curie, Jean de La Fontaine ou Romain Gary, L’Issep choisit un antisémite. C’est la première année, on ne fait pas les choses à moitié.

Marion Maréchal a dit qu’elle se retirait de la vie politique, pas de la vie polémique

Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à quelques semaines, à une époque lointaine où un "gilet jaune" était une protection de sécurité routière, il y a fort longtemps, il y a un mois. Début novembre, l'armée de terre décide de renommer la promotion 2016-2019 de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr  – qui forme ses futurs officiers supérieurs – baptisée jusqu'ici "Général Loustaunau-Lacau", héros des deux guerres mondiales mais notoirement antisémite. Ce Saint-Cyrien, déporté à Mauthausen et député jusqu’en 1950 dirige également une maison d’édition nationaliste dans les années 30, la Spirale, pour laquelle il  a au moins écrit un article mettant en doute la loyauté des juifs envers la France.

Pour l’armée, un article c’est déjà trop mais pas pour les étudiants de l’école de Marion Maréchal, on serait d’avantage dans le péché de jeunesse, quel coquin ! Dans une tribune publiée par Valeurs Actuelles cette semaine, ces étudiants expliquent reprendre la flamme de la résistance et d’honorer la mémoire de ce militaire bafoué. L’armée jette l’opprobre sur ce militaire et le condamne à l’oubli. En fait, c’est un personnage qui interroge. Antisémite et animateur d’un réseau de résistants, ils sont un certain nombre dans ce cas et beaucoup aux extrêmes aiment jouer dans ces zones de flou, avec ce genre de personnage, pour perturber et remettre au goût du jour des polémiques que l’on pensait lointaines.

C’est un discours que l’on entend beaucoup chez les extrémistes, qui reprennent à leur compte le concept de résistance, on le voit en ce moment. Une première promotion qui porte le nom d’un antisémite, ça promet pour la suite. On imagine les étudiants de la promotion Bachar el Assad ou Vladimir Poutine, "ah pas de chance moi c’est Papa Schultz, j’aurais dû naître plus tôt"… À savoir que les élèves en formation continue de cette même école ont eux choisi un autre nom, celui d’Antoine de Saint-Exupéry. Ambiance au sein de l’école. Un passé comme on le voit que certains aimeraient conjuguer au présent.

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