Vous en parlerez aujourd'hui. Salon du survivalisme : de plus en plus d'adeptes de la peur du lendemain
Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, les survivalistes sont de plus en plus nombreux et se servent de l'incontournable couteau multi-fonctions.
Pour la deuxième année, le Salon du survivalisme ouvre ses portes à Paris. Une tendance contemporaine qui fait de plus en plus d'adeptes en France. Ils ne craignent plus l'apocalypse mais les lendemains sombres et préfèrent parler d'effondrement plutôt que de fin du monde. Ils seraient en France entre 100 et 150 mille à se dire survivalistes et se préparent à toutes les opportunités. Catastrophe écologique, chute des marchés financiers, bug informatique planétaire, empoisonnement des cours d’eau, etc. Mais on reste positif : le survivaliste est une espèce en voie d’expansion. L’année dernière, 7 836 visiteurs étaient présents à la "Foir'Fouille" de l’apocalypse mais attention aux clichés. Quelle est l’image la plus répandue du survivaliste ? Une personne dans son bunker en train de manger ses boîtes de raviolis avec une couverture en pilou et passant une fin du monde assez cosy. En fait, on se trompe. Le survivaliste version guerre froide a évolué avec l’époque, explique le rédacteur en chef du magazine Survival : "Il faut revenir à des choses plus simples et beaucoup moins dramatiques qui consistent à retrouver un lien avec la nature et se pouvoir se débrouiller. Et que le meilleur moyen de résoudre un problème lorsqu'il se présente, c'est de la résoudre soi-même."
Indispensable : le couteau !
Dans ce salon, on trouve aussi bien des représentants de compteurs de radioactivité que des systèmes de purification d’eau ou savoir cuisiner des insectes. Mais aussi beaucoup de conférences sur les milieux hostiles et même une intitulée "Le potager du survivaliste". Ce n’est pas parce que tout s’effondre autour de vous qu’il ne faut pas faire attention à la qualité de ses cucurbitacées.
Le plus important c’est de savoir se servir d’un couteau. Le couteau c’est l’ami fidèle du survivaliste, lui ne vous trahira pas. Il est présent partout dans ce salon. En fait la plupart des survivalistes ne pensent pas que l’apocalypse est proche. Ils veulent être prêts et avoir davantage d’autonomie. Surtout, ils surfent sur une présence qui est très présente, c’est la théorie de l’effondrement. Un terme que l’on lit de plus en plus, utilisé même par Edouard Philippe ou les défenseurs du climat. Celui que notre civilisation peut s’écrouler d’un coup, que le monde que nous connaissons peut disparaitre face aux coups de boutoirs des différentes menaces et notre époque est une publicité géante pour cette théorie. Si ça arrive, on sera bien content d’avoir suivi le cours du potager du survivaliste.
Chose étonnante chez les survivalistes, beaucoup croient à l’effondrement à cause du système libéral et capitaliste mais participent à un commerce de la survie – comme ce salon du survivalisme. À noter aussi que dans ce salon, on peut apprendre à lancer une hache et bien se servir de son couteau, oui pas d’infidélité au couteau. Le survivalisme, c’est la concrétisation de l’instabilité d’une époque où l’on coupe le lien collectif et l’on s’en remet à la paranoïa. Il faut être bien préparé. Regardez Theresa May et le Brexit, une expérience survivaliste qui tourne mal. Mais au fait, la Première ministre a-t-elle un couteau ?
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