Planète Géo. Chasseurs de cachalots
Dans les petites îles de la Sonde en Indonésie se pratique encore une chasse spectaculaire et dangereuse, avec pour arme, un harpon en bambou face à des cétacés de cinquante tonnes.
Cela ressemble à une légende qui se déroule aux confins de l’Indonésie, chez les Lamalériens, dernier peuple à pratiquer la pêche artisanale au cachalot, avec un harpon en bambou de cinq mètres de long.
Une pêche artisanale et ancestrale
Les 1 500 Lamalériens sont le dernier peuple à pratiquer la pêche artisanale au cachalot, depuis quatre siècles. Ils en tuent une vingtaine par an, pour se nourrir et aussi pour conforter la communauté.
Doug Bock Clark a passé des mois avec eux, dans les petites îles de la Sonde : le magazine Géo publie son récit extraordinaire : " On finit par arriver sur une plage jonchée d’énormes crânes de cétacés…ces gens se nourrissent de tout ce qu’ils peuvent harponner, du requin à la raie….mais la proie la plus importante, c’est le cachalot.
Le photographe Claudio Sieber s'est pris lui aussi de passion pour ces chasseurs uniques au monde : il a fait le voyage de son côté et ses photos sur ce face-à-face violent sont spectaculaires.
Un face à face violent
Magdalena HERRERA, directrice de la photo au magazine Géo.
"A bord de barques de 15 mètres de long, tout en bois, leurs ténas, aux voiles en feuilles de palmier, les chasseurs s’approchent au plus près des cachalots, puis s’élancent par-dessus bord en brandissant un harpon en bambou de cinq mètres de long, qu’ils enfoncent en pesant de tout leur poids dans le cétacé de cinquante tonnes, avant de tomber à l’eau. Une fois ferré, l’animal est pris au piège : une corde reliant la tête du harpon au bateau l’empêche de s’enfuir. S’ensuit alors un combat qui dure des heures. Tandis que le cachalot se débat violemment – blessant ou tuant parfois des chasseurs – les hommes le harponnent à tour de rôle puis, nageant à ses côtés, le transpercent avec des couteaux et le vident de son sang"
La nécessité de se nourrir
L’animal fournit près de sept tonnes de viande : les intestins sont bouillis et consommés tout de suite, le reste transformé pour durer.
"Cette chasse fournit aussi une sorte de nourriture spirituelle aux Lamalériens, qui voient dans ces mammifères marins des cadeaux envoyés par leurs aïeux, à qui ils vouent un culte, mélange d’animisme et de catholicisme".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.