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Roms, réfugiés, violences policières... La France épinglée par Amnesty international

L'ONG estime que les expulsions de campements roms sont réalisées dans des conditions "épouvantables", mercredi 25 février.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Dans un campement rom d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le 19 décembre 2014. (JOEL SAGET / AFP)

La France se fait épingler dans un rapport d'Amnesty International, mercredi 25 février. Le document estime que les expulsions de campements roms sont réalisées dans des conditions "épouvantables" et que la situation est "désastreuse" pour les demandeurs d'asile. En 2014, "rien n'a évolué, au contraire, on pourrait parler pratiquement de régression", a commenté Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty France, lors d'une conférence de presse, mardi.

Des expulsions de Roms fréquentes et mal accompagnées

Près de 13 500 Roms ont été expulsés de leurs campements en 2014, contre 19 380 en 2013, selon les chiffres de la Ligue des droits de l'homme et l'European Roma Rights Center. Mais Amnesty International rappelle qu'"environ 20% des expulsions sont faites après des arrêtés municipaux de péril, qui deviennent un moyen de contourner les décisions de justice".

Par ailleurs, l'ONG regrette que la circulaire du 26 août 2012 soit "de moins en moins appliquée". Ce texte oblige en théorie les autorités à accompagner les démantèlements, en réalisant un diagnostic des populations et en leur proposant des solutions de relogement.

Des demandeurs d'asiles acceptés au compte-gouttes

Une autre inquiétude concerne la situation des demandeurs d'asile, "toujours désastreuse", avec un "nombre insuffisant de places d'hébergement" et des "délais excessivement longs", décrit Jean-François Dubost, chargé du programme Personnes déracinées. La France s'était engagée à accueillir 500 réfugiés syriens en 2014 – contre 30 000 pour l'Allemagne – et "on n'a même pas atteint les 500, ce qui est quand même un comble pour un pays comme la France", s'indigne Geneviève Garrigos.

Selon l'ONG, la France devrait accueillir 10 000 personnes sur les 380 000 réfugiés syriens identifiés par les Nations unies comme "particulièrement vulnérables".

Des doutes sur "l'impartialité" de certaines enquêtes

Amnesty international émet également des doutes sur "l'impartialité et l'exhaustivité" de certaines enquêtes, tout en s'interrogeant "sur les allégations de mauvais traitements infligés par la police". L'ONG cite le cas de Rémi Fraisse, mort en octobre 2014 sur le site du futur barrage de Sivens (Tarn). Une des enquêtes administratives diligentées après la mort de Rémi Fraisse avait écarté, début décembre 2014, toute faute professionnelle des gendarmes.

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