Décès de Steve Maia Caniço : comment a-t-on identifié le corps retrouvé dans la Loire ?
C’est une découverte macabre qu’ont faite les enquêteurs le 29 juillet à Nantes, près du quai Wilson. Dans la Loire, là où Steve Maia Caniço a été vu pour la dernière fois après une intervention de la police, ils ont retrouvé son corps, en état de décomposition, cinq semaines après sa disparition. Une information judiciaire pour "homicide involontaire" a été ouverte le 30 juillet.
C'est une autopsie qui a permis de confirmer l'intuition des enquêteurs. Comment s’y prennent les médecins légistes ? Allodocteurs.fr s’est entretenu avec le Dr Bernard Marc, directeur de l'activité médico-légale à l’hôpital de Compiègne et chef de service au Grand hôpital de l'Est francilien.
Un travail en quatre étapes
Une identification basique est impossible, nous prévient le praticien. Et pour cause : plus d’un mois après le décès, de surcroît si le corps a été dans l’eau, même les empreintes digitales ou la couleur des yeux sont différentes.
Il faut donc procéder en quatre étapes. Tout d’abord, il faut comparer le corps post-mortem de la personne disparue avec le corps ante mortem. Plus on a d’éléments de comparaison, plus on peut "matcher". "On parle ici des vêtements, de la taille de la personne, de ses cheveux, de ses cicatrices... S’il avait des tatouages par ailleurs, on peut les repérer dans le derme, donc même quand l’épiderme a disparu" développe le Dr Marc.
Il faut ensuite pratiquer une virtopsie sur le corps altéré, c’est-à-dire une imagerie virtuelle. "Cela permet de vérifier si la personne a eu, par exemple, des fractures. Si c’est le cas, on va retrouver une plaque" illustre le médecin. Troisième étape, l’identification dentaire. Il est en effet possible de voir si la personne dont le corps a été retrouvé a reçu des soins spécifiques, comme des plombages par exemple.
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Enfin, les médecins légistes analysent l’ADN du corps retrouvé afin de le comparer avec celui de la personne disparue. Cela est possible même si l’état de dégradation est avancé. "On peut le faire sur des tissus très abimés. Même quand le corps est réduit à l’état osseux, il y a toujours de l’ADN" explique le Dr Marc. Si, en l’absence d’éléments concrets, il est impossible de prédire le temps que va prendre une autopsie, on sait donc que la recherche ADN ne laisse jamais rien au hasard.
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