Levothyrox : le laboratoire Merck assigné pour préjudice d'anxiété
Le feuilleton du Levothyrox s'est poursuivi hier, lundi 10 septembre devant le TGI de Toulouse. Quarante-deux plaignants du Levothyrox ont assigné le laboratoire Merck, réclamant notamment des indemnités pour préjudice d'anxiété et préjudice moral. Le tribunal de grande instance rendra sa décision sur cette assignation le 5 novembre.
"C'est un dossier extrêmement douloureux car il concerne un grand nombre de personnes", a lancé en préambule de sa plaidoirie l'avocat des demandeurs, Me Jacques Lévy évoquant entre 500.000 et 1 million de patients en souffrance.
Le Levothyrox, prescrit contre les troubles de la thyroïde, a changé de formule en France en mars 2017. À partir de juillet et août, des milliers de patients ont signalé des effets secondaires parfois très invalidants : fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires… Une notice d’information avait été diffusée par l’agence du médicament (ANSM) quelques mois plus tôt, qui avait été ignorée de très nombreux praticiens et patients.
"Pendant plusieurs mois, les malades ignoraient qu'on avait changé le médicament", a plaidé Me Levy réclamant 15.000 euros au titre du préjudice d'anxiété et la même somme pour le préjudice moral. En outre, il a demandé le maintien de la commercialisation de l'ancienne formule (même molécule, mais excipient différent) et la réalisation une expertise afin de pouvoir fixer le préjudice corporel subi par les demandeurs.
Voir également : Levothyrox : une analyse de la nouvelle formule provoque la confusion
L'avocat du laboratoire, Me Antoine Robert, a de son côté demandé au tribunal de rejeter l'ensemble des ces demandes estimant notamment que les préjudices n'étaient pas démontrés dans la majorité des dossier présentés.
En juin, la cour d'appel de Toulouse a confirmé une condamnation prononcée en novembre 2017, qui ordonnait aux laboratoires Merck de délivrer "sans délai" l'ancienne formule du médicament à 25 patients de Haute-Garonne.
Le troisième rapport de pharmacovigilance sur le Levothyrox, dévoilé début septembre par l'Agence du médicament, ne permet toujours pas d'expliquer la vague des effets indésirables attribués par certains patients à la nouvelle formule de ce médicament pour la thyroïde. Dans les études préalables à la mise sur le marché du nouveau traitement, la cinétique d’absorption du médicament apparaissait identique à celle de l’ancienne formule. En outre, l’excipient utilisé dans les nouveaux comprimés est considéré comme plus stable que l’ancien.
avec AFP
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