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Saint-Etienne : un octogénaire jugé pour avoir aidé sa femme à mourir

Le parquet de Saint-Etienne a requis une peine minimum de trois ans de prison avec sursis à l'encontre de Jean Mercier, 87 ans, jugé pour avoir aidé son épouse à mourir en 2011.  
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Le procès de Jean Mercier, 87 ans, s'est ouvert ce mardi 22 septembre au tribunal correctionnel de Saint-Etienne. L'octogénaire avait aidé son épouse à mettre fin à ses jours en novembre 2011. Poursuivi pour "non-assistance à personne en danger", le parquet a requis une peine minimum de trois ans de prison avec sursis. Le tribunal de Saint-Etienne rendra sa décision le le 27 octobre.

Le procureur de la République, Jean-Daniel Regnauld, a reproché au prévenu non pas d'avoir aidé à sa femme à se suicider mais la "non-assistance à personne en danger", en estimant que M. Mercier aurait pu appeler les secours dans le laps de temps entre l'absorption de médicaments mortelle et le décès de son épouse.

Fatigué, atteint de la maladie de Parkinson et d'un cancer de la prostate, Jean Mercier a déclaré ce matin, au micro de France bleu Saint-Etienne Loire, se sentir "indifférent" au procès. "Il m'a fallu infiniment plus de courage pour faire ce geste, quelque chose d'affreux et de très difficile, que pour me battre en Indochine", avait-il déclaré lors d'une conférence de presse en janvier dernier.

Militant, tout comme sa femme, de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), l'octogénaire avait accepté d'aider sa femme, victime d'une maladie osseuse incurable, à absorber une quantité massive de médicaments. "J'avais fait une promesse lors du début notre histoire avec ma femme... des années avant. J'étais bouleversé, j'ai fait mine d'abord de ne pas comprendre sa demande, mais elle était au bout du bout", a-t-il raconté sur France Bleu.

Placé en garde à vue le lendemain même de la mort de sa femme, c'est pour "homicide volontaire" que Jean Mercier a d'abord été mis en examen, mais il avait bénéficié d'un non-lieu. Son avocat, Me Boulay, avait ensuite déposé une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) pour "assistance au suicide", rejetée par les juges stéphanois le 3 février dernier. C'est donc pour "non-assistance à personne en danger" que comparaissait l'octogénaire. Me Boulay dénonce une situation inédite dans ce genre d'affaire.

Ce procès relance le débat sur la fin de vie et l'euthanasie, alors que le projet de loi sur la fin de vie doit passer en deuxième lecture à l'Assemblée nationale en octobre. "Si la loi ne change pas, c’est que la mort est encore taboue", a clamé le vieil homme à l'antenne de France Bleu, avant d'ajouter : "je ne pense pas que la justice s'acharne contre moi. Mais la loi devrait changer".

A l'heure du jugement, l'avocat de l'octogénaire avait annoncé qu'il plaiderait la relaxe. Car la seule chose pour laquelle Jean Mercier se sent coupable, c'est d'avoir été fidèle à la promesse qu'il avait faite à sa femme. 

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