Des salariés de la SNCF dénoncent la présence d'amiante sur des wagons de fret
C'est un "scandale sanitaire", dénonce jeudi la fédération syndicale SUD-Rail, qui avance la présence d'amiante sur des wagons de fret. Selon le syndicat, 400 salariés seraient exposés.
"Aujourd’hui il y a une crise de confiance" : le syndicat SUD-Rail parle d'une "crise sanitaire" liée à l'amiante. Il dénonce, jeudi 1er août, la présence d'amiante dans une dizaine d'ateliers maintenance fret de la SNCF. Reçue par la direction de la SNCF, la fédération syndicale estime que l'entreprise ne prend pas la mesure du problème.
De l'amiante sur une dizaine de sites
En janvier dernier, des cheminots du centre de maintenance des wagons de fret d'Ambérieu-en-Bugey (Ain), ont la surprise de repérer des pièces qui n'auraient jamais dû arriver entre leurs mains : elles sont traitées à l'amiante.
Cette découverte n'est pas la première. Depuis un an, d'autres pièces amiantées ont été trouvées dans d'autres centres, alors que depuis 1997, date d'interdiction de l'amiante, elles doivent être éliminées. Pour Julien Troccaz, secrétaire régional du syndicat SUD-Rail, c'est une véritable crise : "On parle de faille, de manque de traçabilité depuis plus de 20 ans." Il explique qu'une note de la direction, datant de 2004, avait été retrouvée, "qui stipulait qu’il y avait de l’amiante qui existait, mais aucune mesure n’avait été prise".
On a laissé des centaines d’agents travailler sans aucune protection sur ces ateliers.
Julien Troccazà franceinfo
Le représentant national explique que de l’amiante a été retrouvé sur des wagons à bogies "dans une dizaine de sites en France qui sont détachés à entretenir ce matériel". "Les salariés viennent d’apprendre que pendant des années, ils ont travaillé sur de l’amiante. On a des éléments qui nous disent qu’effectivement, la direction de l’entreprise n’a pas pris les mesures pour préserver la santé morale et physique des salariés concernés", ajoute-t-il.
Pas de suivi systématique des pièces amiantées
Au bas mot, 400 agents seraient exposés selon le syndicat. "La sécurité, et donc la sécurité au travail, est la priorité numéro 1 de la SNCF qui n'a jamais négligé ou sous-estimé le risque amiante, et se conforme strictement à la règlementation en vigueur", répond de son côté la direction de l'entreprise ferroviaire qui ajoute "nous sommes extrêmement attentifs et accordons le plus grand crédit à tout nouveau signalement de risque potentiel."
La direction explique que "depuis 1986, nos fournisseurs de pièces détachées attestent de la non présence d'amiante dans les pièces nécessaires à la maintenance de nos wagons marchandises", et assure que des campagnes de détections sont menées régulièrement et que tous les signalements sont pris au sérieux.
Lorsqu'un doute existe sur la présence d'amiante, des mesures conservatoires sont prises pour assurer la protection des salariés.
Direction de la SNCFà franceinfo
Résultats d'analyses, protocoles d'intervention, modes opératoires, sont partagés avec les organisations syndicales "dans la plus totale transparence", assure la direction. Elle termine en expliquant que les règles et les pratiques instaurées dans les ateliers SNCF "répondent aux plus hauts standards en matière de sécurité et santé au travail".
Pourtant, l'Inspection du travail a été appelée au centre de maintenance d'Ambérieux, dans l'Ain. Elle déplore qu'en 30 ans, la SNCF n'ait mis en place aucun suivi systématique du retrait des pièces amiantées.
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