Agriculture : les producteurs français d'échalote en guerre avec les Pays-Bas
L'échalote industrielle mise au point par un semencier néerlandais ne serait en fait qu'un croisement avec l'oignon. Les producteurs français demandent à l'Europe de prendre position.
C'est le long de la côte nord de la Bretagne que se trouve la bande de terre la plus propice aux maraîchages. A Plouescat (Finistère), Hubert Le Nan est un spécialiste de l'échalote traditionnelle plantée à la main. Ce qu'il produit n'a rien à voir avec l'échalote industrielle mise au point par un semencier néerlandais. Dans cette dernière, il n'y a nulle trace de petits points verts visibles à la coupe. "Ce n'est pas de l'échalote. Les variétés commercialisées aujourd'hui, en tant qu'échalotes de semis, ne sont pas de l'échalote. C'est un croisement entre l'oignon et l'échalote", tranche le producteur au micro de France 3.
2 000 producteurs fragilisés
A la dégustation, la différence est claire aussi pour Dominique Kervran, chef de cuisine au restaurant "Dans la grand'rue" à Saint-Pol-de-Léon. "A la cuisson, ça ne tient pas du tout de la même façon. La traditionnelle va être plus ferme tout en restant moelleuse. Elle est plus savoureuse", assure-t-elle. Les producteurs bretons demandent à l'Europe de préciser la différence entre ces variétés. L'échalote industrielle étant moins chère, ils perdent des marchés à l'exportation. Ces pertes fragilisent les 2 000 producteurs de Bretagne.
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