Bien manger durant la grossesse protège le coeur de son enfant
Une bonne hygiène alimentaire est largement reconnue comme étant un facteur de bonne santé pour le cœur. Mais il pourrait aussi contribuer à protéger celui de notre progéniture. Une étude dirigée par des chercheurs de l'université de l'Utah (USA), publiée le 24 août 2015, dans le journal Archives of Diseases in Childhood Fetal & Neonatal Edition, s’est penchée sur le régime alimentaire de jeunes mères dont les nourrissons étaient atteints de malformations cardiaques congénitales. Les chercheurs ont ainsi analysé rétrospectivement les habitudes alimentaires de 19.000 femmes sur l’année précédant leur grossesse au terme de leur gestation. La moitié des participantes avaient un enfant atteint de cardiopathies.
Un régime proche de la diète méditérranéenne
Les chercheurs ont ensuite classé les patientes en quatre groupes en fonction de la qualité de leur alimentation, de la plus saine à la moins équilibrée. En comparant les régimes alimentaires des différents groupes, les chercheurs ont constaté que l’adoption d’un menu sain, proche de la diète méditerranéenne (riche en poissons, fruits et légumes frais et en noix) était associé à un moindre risque de développer des malformations cardiaques congénitales.
Les enfants nés des femmes mangeant le plus sainement avaient un risque significativement plus bas de développer certaines malformations que ceux nés des mères du dernier groupe. Et cela même après l’élimination d’autres facteurs de risque tel qu’un déficit en acide folique ou un tabagisme de la mère. Le différence de risque entre les deux groupes était de 23% pour la communication interauriculaire, une malformation due à un défaut de perméabilité de la cloison qui sépare les deux oreillettes, et de 37% pour la tétralogie de Fallot qui associe quatre anomalies cardiaques (37%) et représente près de 8 % de l'ensemble des cardiopathies congénitales.
Les complications cardiaques sont les plus fréquentes à la naissance
Les cardiopathies congénitales sont parmi les complications les plus fréquentes à la naissance. Selon l’Insitut de Veille Sanitaire (InVS), elles concernent environ 3% des naissances vivantes et 20% des enfants mort-nés. Elles représentent 20 à 30% des causes de mortalité infantile dans les pays de la Communauté européenne.
Dans la plupart des cas, elles se déclarent de manière précoce, lors des premières phases du développement de fœtus. Si 20 à 30% de ces malformations sont de causes génétiques ou endogènes (mutations géniques ou anomalies chromosomiques), dans près de 60% des cas, l’origine réelle de la malformation reste inconnue.
Recommander une alimentation globale plutot que des nutriments
"Une diète équilibrée avant et pendant la grossesse peut avoir des bénéfices à la fois pour la mère et pour l’enfant. L’ensemble du régime alimentaire de la future mère devrait faire l’objet de recommandations. Celles-ci ne doivent pas se focaliser uniquement sur certains nutriments", concluent les auteurs. En Europe et aux Etats-Unis, seule la supplémentation des femmes en acide folique jusqu’à la 12ème semaine d’aménhorée, et en vitamine D dans certains cas, font l'objet de recommandations.
Une alimentation équilibrée ne peut garantir à elle seule l’absence de cardiopathies congénitales, mais contribuer à protéger le cœur de son enfant peut être une motivation supplémentaire pour inciter les futures mères à adopter de bonnes habitudes alimentaires durant leur grossesse.
Etude de référence : Lower rate of selected congenital heart defects with better maternal diet quality: a population-based study, Arch Dis Child Fetal Neonatal Ed doi:10.1136/archdischild-2014-308013
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