Dark stores : "Le gouvernement ne doit pas céder au lobby de ces multinationales sans consulter et sans travailler avec les élus", selon le maire de Villeurbanne
Cédric Van Styvendael fait partie des maires signataires d'un courrier adressé à Elisabeth Borne demandant la possibilité de réguler eux-même les "dark stores".
"Le gouvernement ne doit pas céder au lobby de ces multinationales sans consulter et sans travailler avec les élus", a déclaré mardi 23 août Cédric Van Styvendael, maire PS de Villeurbanne sur franceinfo. Il fait partie des maires signataires d’un courrier adressé à la Première ministre dans lequel ils demandent la possibilité de réguler eux-mêmes les "dark stores". Depuis 2020, ces locaux dédiés à la préparation de livraisons se multiplient dans de nombreuses villes.
franceinfo : Pourquoi êtes-vous contre ce décret qui définit les dark stores ?
Cédric Van Styvendael : Le seul élément qu'on avait à notre disposition pour lutter contre ces dark stores c'était une législation sur le changement d'usage. Aujourd'hui le gouvernement introduit la possibilité que ces entrepôts n'aient plus à demander l'autorisation du maire dans le cadre d'un changement d'usage sous réserve qu'ils ouvrent ces comptoirs de retrait. Nous souhaitons continuer à pouvoir donner un certain nombre d'autorisations pour réguler ces implantations. Notre revendication principale c'est que le gouvernement ne doit pas céder au lobby de ces multinationales sans consulter et sans travailler avec les élus.
Est-ce pour réguler ou pour empêcher les dark stores ?
C'est surtout se demander quel modèle de ville on souhaite. Je ne souhaite pas, demain, être le maire d'une ville fantôme qui serait uniquement composée d'entrepôts avec des vitres sans tain derrière lesquelles s'agitent des hordes de livreurs sous-payés, exploités par des entreprises. Ce n'est pas une position politique, il y a aussi bien des maires de droite que de gauche qui se mobilisent sur le sujet avec les mêmes arguments. Les villes que nous souhaitons pour demain sont celles où l'on préserve le commerce de proximité, la relation d'investissement et non pas de grandes multinationales qui viennent capter toute la chaîne de valeur sur un territoire.
Ces livreurs ne rendent aucun service ?
Ils s'installeraient en se mettant en partenariat avec des commerces qui sont déjà présents sur le territoire pour mutualiser les efforts en matière de livraison, on pourrait y réfléchir. Je ne donne pas de leçons aux gens qui se font livrer, je me fais moi-même livrer de temps en temps, pas sur des dark stores. Je comprends la nécessité. Simplement, j'interpelle les citoyens pour savoir quel modèle de ville on veut demain. Si on commence à fragiliser le commerce de proximité avec les dark stores et les dark kitchens, on va au travers de grandes difficultés liées notamment à l'aménagement de la ville.
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