L'opération "petits-déjeuners à l'école", déjà en route dans un établissement du Val-de-Marne, plébiscitée par les parents
L'opération "petits-déjeuners à l'école" est officiellement lancée mardi 23 avril par le gouvernement, mais plusieurs communes n'ont pas attendu l'initiative gouvernementale, notamment à Chevilly-Larue (Val-de-Marne).
Près de 15 % des enfants arrivent à l'école le ventre vide dans les zones défavorisées. Face à ce constat, le gouvernement lance mardi 23 avril l'opération "petits-déjeuners à l'école", depuis Pont-Sainte-Maxence (Oise).
Mais à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), au pied des tours, l'école maternelle Salvador Allende, classée REP, a déjà lancé l'opération. Marine, l'animatrice, accueille les enfants dès 7 heures du matin : "Ca se passe bien ! Là, il y a la table pour le coloriage, les jeux derrière..." Et puis il y a la table du petit déjeuner : du jus d'orange, du lait, des brioches et de la pâte à tartiner. Rien n'est imposé, c'est l'animatrice qui sollicite les enfants, qui sont, dans l'ensemble, assez peu demandeurs.
4 000 euros par an pour la mairie
L'achat des denrées coûte chaque année 4 000 euros à la commune pour neuf écoles. Pour les parents, le service est inclus dans le prix de la garderie, et il est apprécié. "C'est vrai que dès qu'on arrive, on voit un petit-déjeuner qui est prêt, il y a un peu de tout, c'est varié, ça change à chaque fois", affirme une maman.
C'est vrai que je ne suis pas angoissée le matin à me dire 'oh, il n'a rien mangé', parce que je sais que derrière, voilà, il y aura toujours quelque chose à manger ici.
Parent d'élèveà franceinfo
Une autre maman l'avoue, le petit-déjeuner le matin, "c'est très bref, donc après s'ils ont encore faim, l'avantage c'est qu'il y a un petit déjeuner [à l'école]. C'est bien".
Faire manger les enfants, le rôle de l'école ?
Marie-Pierre, responsable d'une classe de petite section, est plus partagée. Elle constate bien une baisse d'attention, en général en fin de matinée, mais elle n'est pas sûre que ce soit le rôle de l'école de faire manger les enfants : "Je pense que le petit-déjeuner devrait être pris à la maison, avec les parents qui leur parlent en même temps, ça leur permet d'apprendre le vocabulaire etc.", explique l'institutrice.
"Je comprends aussi qu'il y ait des parents qui travaillent très tôt le matin, on est pressé de tous les côtés, donc savoir que son enfant peut recevoir un petit déjeuner équilibré à l'école sans qu'on ait à se faire de soucis, c'est bien aussi", avoue Marie-Pierre, qui se dit "partagée" par la mesure.
Certains ne connaissent pas le nom des fruits, ils découvrent la nourriture solide, car on voit que certains ont du mal à mâcher...
Isabelle, directriceà franceinfo
Pour la directrice d'école, Isabelle, la mesure peut avoir un véritable intérêt, "surtout ici", dit-elle, où les petits ne mangent pas toujours ce qu'il faut en quantité et en qualité. Selon elle, ça se voit à la cantine le midi : "On voit que certains découvrent la nourriture !" D'après Isabelle, "pour certains parents" de ce quartier, "offrir trois repas, c'est quelque chose de très compliqué".
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