: Info franceinfo Lactalis : la commission d'enquête parlementaire propose le renforcement des contrôles et une police alimentaire
Des parlementaires font 49 propositions, notamment pour mieux contrôler les chaînes de production et de distribution. Il s'agit d'éviter de nouvelles contaminations alimentaires.
La commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Lactalis pointe la responsabilité directe de l'industriel, qui n'a pas su gérer les signaux d'alerte. C'est ce qu'on peut lire dans le rapport remis mercredi 18 juillet et dont franceinfo a eu connaissance, six mois après la contamination à la salmonelle de 36 nourrissons qui avaient bu du lait infantile produit par l'industriel, fin 2017.
Des recommandations pour éviter une nouvelle affaire
La commission d'enquête parlementaire, dont le rôle n'est "ni punir, ni juger", mais "proposer des solutions pour qu'une telle chose ne se renouvelle pas", fait 49 propositions, autour de trois axes, a indiqué à franceinfo Christian Hutin, son président.
Le premier axe "concerne les industriels, avec des contrôles plus importants", explique le président de cette commission, qui a auditionné toutes les parties prenantes à la crise. Il s'agit de renforcer la surveillance des autocontrôles et des laboratoires.
Les distributeurs sont également pointés du doigt. "Les citoyens, les papas, les mamans, savent qu'ils ont retrouvé sur des rayons des produits contaminés. Cela ne doit plus jamais arriver", insiste Christian Hutin, alors que des enseignes ont continué à vendre du lait infantile Lactalis malgré les procédures de rappel.
Une "police de la santé alimentaire"
Le troisième axe concerne la réalisation des contrôles. La commission d'enquête parlementaire propose la création d'une police de la santé alimentaire. "C'est quelque chose d'essentiel. C'est aussi important que la police dans un stade de foot", souligne le député du Nord. Il plaide pour que cette police de la santé alimentaire soit sous la responsabilité d'une seule structure.
Il faut réorganiser la chaîne de commandement, pour qu'il n'y ait pas d'armée mexicaine.
Christian Hutinà franceinfo
Actuellement les contrôles sont effectués à la fois par les services de la répression des fraudes, qui dépendent de Bercy, par la Direction générale de la santé et par celle de l'alimentation. La commission suggère de confier à la seule Direction générale de l'alimentation (DGAL), un service du ministère de l'Agriculture, la gestion des crises sanitaires.
Cette police de la santé alimentaire pourrait permettre de créer 700 emplois, notamment financés par une future redevance sanitaire, payée par les industriels. La directive européenne a été adoptée, mais pas encore mise en place en France. Le rapporteur de la commission d'enquête parlementaire, Grégory Besson-Moreau, compte déposer cet automne une proposition de loi sur la sécurité alimentaire pour rassurer et protéger le consommateur
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