"Plus les familles ont des difficultés à manger, plus elles ont des soucis de santé" : le Secours populaire alerte sur la précarité alimentaire des plus pauvres
Selon le dernier baromètre annuel du Secours populaire publié mardi, 27% des Français ont du mal à s'acheter des fruits et légumes frais tous les jours et 19% peinent à régler la cantine de leurs enfants. Cette précarité alimentaire inquiète.
On ne meurt plus de faim, aujourd’hui en France. En revanche, on peut mourir de mal manger. La "précarité alimentaire" est au cœur du dernier baromètre annuel du Secours populaire* publié mardi 11 septembre, sur le ressenti des Français à l'égard de la pauvreté. On y apprend notamment que 27% des Français s'offrent difficilement des fruits et légumes frais tous les jours et 19% peinent à régler la cantine de leurs enfants.
Pour aider ces personnes, il existe des centres de distribution alimentaire, comme celui tenu par le Secours populaire, dans le 18e arrondissement de Paris.
Une question de survie
Une mère de famille, célibataire, vient y récupérer un chariot rempli de produits frais, gratuitement. "Il y a des carottes, de la tomate, du chou, du lapin et de la dinde. Sans ça, je devrais juste me serrer la ceinture." C'est une question de survie. Le reste du temps, elle et ses enfants se nourrissent plutôt de chips, de pâtes ou de soda. "Dans les magasins, c'est cher. À la limite de l'impossible. Surtout pour les fruits et légumes. Si on n'avait pas ça, on ne s'en sortirait pas."
"Je remplis les paniers avec des légumes de saison, explique Maurice, un bénévole. Des carottes, des pommes de terre, des tomates, des oignons, et aussi des fruits." Il faut aussi parfois faire un peu de pédagogie. "Là on a de la rhubarbe, qui n'est pas très connue, donc on leur explique qu'ils peuvent faire des confitures ou des tartes avec, par exemple. On leur donne parfois des recettes."
Un cercle vicieux
Le site accueille près de 450 familles par semaine. "Ce sont des familles qui sont souvent en grande difficulté au niveau de la santé, même les enfants, détaille Benjamin El Zein, responsable solidarité au Secours populaire. On le voit car on les suit au niveau alimentaire avec notre antenne qui s'occupe de la santé". Il décrit un cercle vicieux. "Plus les familles sont dans la précarité, plus elles ont des difficultés à manger, et plus elles ont des soucis de santé. C'est quelque chose qui ne s'améliore pas avec le temps. La nourriture peut permettre aux gens de se sentir mieux dans leur peau et d'être en meilleure santé."
La question préoccupe l'association car la pauvreté gagne du terrain. Selon le dernier rapport de l'Insee, 14,2% des Français vivent sous le seuil de pauvreté contre 13,2% en 2008.
*Sondage réalisé au mois de juin auprès de 1 016 personnes par l'institut Ipsos.
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