Loi Alimentation : "Je ne trouve pas choquant qu’on augmente le prix du Ricard pour permettre à un éleveur laitier de mieux vivre"
Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution estime que la loi Alimentation va dans le bon sens.
"Je ne trouve pas choquant qu’on augmente légèrement le prix du Ricard pour permettre à un éleveur laitier de mieux vivre de son métier", a réagi mercredi 30 janvier sur franceinfo Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, alors que 4% des produits vont augmenter dans les grandes surfaces, avec la loi Alimentation.
"Le sujet c’est de faire comprendre aux consommateurs qu’aujourd’hui, il doit, pour préserver l’agriculture française, payer un peu plus cher, à condition de savoir à quoi ça sert et s’il a de la qualité", a-t-il ajouté. Le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution en a profité pour critiquer l'attitude de Michel-Edouard Leclerc, "quelqu’un qui ne veut pas de cette réforme".
franceinfo : Etes-vous satisfait de la loi Alimentation ?
Jacques Creyssel : La loi résulte d’un accord qu’on a passé entre les agriculteurs, les industriels et puis les distributeurs sauf un qui [Michel-Edouard Leclerc, ndlr] d’ailleurs est sans doute celui qui a donné les éléments qui font polémique aujourd’hui. L’objectif est de faire en sorte qu’il y ait une amélioration du revenu des agriculteurs, une amélioration de la situation d’un certain nombre de PME agroalimentaires et en même temps faire en sorte que la distribution française puisse vivre ou se développer. Et moi je ne trouve pas choquant qu’on augmente légèrement le prix du Ricard pour permettre à un éleveur laitier de mieux vivre de son métier ou pour permettre de faire baisser le prix d’un produit fait par une PME locale. C’est exactement ce qui va se passer.
Les distributeurs vont-ils réduire leurs marges ?
Il y aura des produits dont les prix vont baisser, des produits pour lesquels les prix d’achat vont augmenter. Il ne s’agit pas de réduire les marges car elles sont quasiment proches de zéro en net. La réalité, c’est que les distributeurs en France ont une rémunération de l’ordre de 1%. Ça veut dire que sur un panier moyen de 50 euros, ça représente 50 centimes. Le sujet ce n’est pas de dire, il faut baisser les marges des uns et des autres, le sujet c’est de faire en sorte de faire comprendre au consommateur qu’aujourd’hui, il doit, pour préserver l’agriculture française, payer un peu plus cher, à condition de savoir à quoi ça sert et s’il a de la qualité. Et c’est ce que nous sommes tous en train de faire, malgré ces polémiques tout à fait anormales qu’il y a sur le prix de quelques produits. Le panier d’un Français n’est pas constitué de pâte à tartiner et d’alcool. Heureusement, il y a plein d’autres choses et qui seront sans doute encore moins chères demain. Ça veut dire que le consommateur fera un effort et que tout le monde fera un effort.
Payer un peu plus pour le consommateur, ça veut dire quoi. Le Premier ministre évoquait 50 centimes par mois en plus ?
Tout à fait. Les produits concernés qui vont potentiellement augmenter et pas de la même façon selon les enseignes, c’était des prix un peu caricaturaux donnés par quelqu’un qui ne veut pas de cette réforme, en l’occurrence Michel-Edouard Leclerc. Ce sont des produits qui ne représentent que 4% de l’ensemble des produits dans un magasin.
50 centimes par mois pour les consommateurs, ça suffit ?
Ça permet de faire en sorte que les prix d’achat aux agriculteurs augmentent et que les prix de produits de PME puissent baisser, de façon à ce qu’il y ait une augmentation des volumes achetés et que les PME françaises se portent mieux.
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