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Lutte contre la famine : près d'une personne sur neuf dans le monde ne mange pas à sa faim, alerte Action Contre la Faim

L'ONG affirme que "170 millions de personnes sont en train de tomber dans une situation de très grave insécurité alimentaire" et que ce chiffre risque de doubler. Elle cosigne une lettre avec 260 organisations pour pousser les États à agir.

Article rédigé par franceinfo
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Selon l'ONG Action contre la faim, près de neuf personnes sur dix ne mangent pas à leur faim dans le monde. Photo : une distribution d'aide alimentaire à Paris, le 9 mars 2021. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

"Il est temps que les dirigeants de ce monde prennent conscience de la très grande aggravation de l'insécurité alimentaire", plaide sur franceinfo mardi 20 avril Jean-François Riffaud, directeur général d'Action Contre la Faim. Il appelle à une "réaction politique contre ce fléau". L'ONG fait partie des 260 organisations qui cosignent mardi une lettre pour appuyer la demande de fonds du Programme alimentaire mondial et de la FAO, l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture.

Le budget de l'armement "60 fois plus élevé" que celui de l'aide alimentaire

"Quasiment une personne sur neuf sur Terre aujourd'hui n'est pas capable de manger à sa faim", rappelle François Riffaud. "170 millions de personnes sont en train de tomber dans une situation de très grave insécurité alimentaire [et] si rien n'est fait, ce chiffre va doubler".

Selon cette lettre, 34 millions de personnes pourraient être sauvées grâce à une aide de cinq milliards de dollars supplémentaires cette année (un peu plus de quatre milliards et demi d'euros), ce qui représente selon les calculs de ces ONG 26 heures du budget militaire mondial. Jean-François Riffaud affirme que : "dans le monde dans lequel nous sommes aujourd'hui, il y a 60 fois plus d'argent consacré à l'armement, 1 900 milliards de dollars par an, que d'argent consacré à l'aide humanitaire, 30 milliards de dollars par an. Alors même que les conflits sont une des causes majeures de l'insécurité alimentaire et des famines dans lesquelles se trouvent des populations innombrables au Yémen, au Burkina, au Nigeria, etc."

Des capacités mais pas de "volonté politique"

Le directeur général de l’ONG Action Contre la Faim note également une corrélation entre baisse des aides et crise sanitaire : "Il y a un certain nombre de pays qui ont annoncé une réduction de leur contribution à l'aide humanitaire et à la lutte contre la faim, alors même que cette crise du Covid produit une très grande insécurité alimentaire", déplore-t-il.

Ainsi, les 260 organisations humanitaires cosignataires de cette lettre, dont Action Contre la Faim, "alertent les dirigeants des plus grands États, le G7, sur cette situation qui est absolument inacceptable aujourd'hui". Selon Jean-François Riffaud, les gouvernants "ont la capacité", avec les ONG de répondre à cette urgence humanitaire. "Encore faut-il qu'il y ait une volonté politique de faire face à ce fléau", conclut-il.

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