Repas de fête à petits prix chez les discounters : "On fera la fête quand même !"
Pas besoin de se ruiner pour bien manger lors d'une fête de famille : de plus en plus de Français n'hésitent plus à faire leurs courses de Noël chez les enseignes discount, comme Aldi ou Lidl.
Les plus beaux produits gastronomiques sont de sortie pour les fêtes. Ce sont aussi les plus chers. À commencer par le foie gras : la filière réalise ainsi 70% de son chiffre d'affaires annuel en quelques semaines. Dans cette frénésie gourmande, les discounters sont présents. Ils promettent une table de fête complète mais à tout petits prix.
Depuis quelques jours, impossible de rater, par exemple, les bourriches d'huîtres dans ce magasin Aldi, situé dans le 13ème arrondissement de Paris. "Tout de suite à l'entrée du magasin, avec les fruits et légumes, vous pouvez aussi découvrir des huîtres, comme celles-ci d'Oléron, en label rouge. La bourriche de 24 est à 10,99 euros, détaille Flavia dans les rayons. On a le foie gras, la poularde, la dinde... On garantit vraiment cette promesse de prix, c'est le modèle discount que l'on assume totalement."
"Proposer un prix maîtrisé"
Tous les produits traditionnels de fête sont bien là, donc, et à prix mini, grâce à une stratégie éprouvée : "On propose une gamme plus restreinte. Si l'on prend l'exemple du foie gras, on va avoir quatre à cinq références disponibles dans nos magasins, quand, dans d'autres enseignes, vous allez avoir une vingtaine de références. Le fait d'avoir peu de produits nous permet de massifier nos achats et de proposer un prix maîtrisé", explique la directrice marketing de la chaîne, Aurélie Taude.
Parmi les clients, Bernard a bien l'intention de profiter des offres discount pour recevoir ses deux fils à Noël : "On peut très bien faire une belle fête avec des produits de chez Lidl ou chez Aldi. Et ça compte beaucoup, surtout quand on a une petite retraite comme la mienne, 700 euros. (...) À Noël et au Nouvel An, on fera la fête quand même !"
Si Bernard confie sans sourciller dire ouvertement à ses convives faire ses achats de Noël à petits prix, il n'est pas toujours si facile d'afficher ses fournisseurs. "Pour une part de la société, ce sont des achats malins, qui vous valorisent. Et pour une part, ce sont des achats contraints", analyse Jean-Pierre Poulain, professeur de sociologie à l'université de Toulouse. "Je pense qu'il faut quand même prendre conscience que, surtout depuis la crise, un million de personnes sont passées sous le seuil de pauvreté. Se faire un peu plaisir avec des produits, qui coûtent pas très cher, c'est important."
"Il y a un foie gras pour les riches et un foie gras pour les moins riches."
Jean-Pierre Poulain, sociologueà franceinfo
"On peut considérer comme acceptable qu'un champagne puisse être remplacé par une méthode champenoise qui va coûter la moitié du prix. Et la fête ne sera pas mal non plus !" assure-t-il.
D’après le baromètre annuel du CSA réalisé pour Cofidis, les Français prévoient de dépenser moins cette année à Noël, avec une moyenne de 533 euros au total, soit 49 euros de moins que l’an dernier, dont 129 euros pour le repas de Noël, soit 17 euros de moins que l’an dernier.
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