Seine-Maritime : trois employées d'une cantine scolaire suspendues pour avoir volé de la nourriture destinée aux enfants
De nombreux parents s'étaient plaints auprès de la mairie de Goderville, près de Fécamp. Les trois femmes ont été interpellées et suspendues.
Trois femmes, agents municipaux à Goderville près de Fécamp, en Seine-Maritime, vont être convoquées devant la justice fin octobre, pour avoir volé de la nourriture dédiée aux enfants de l’école depuis au moins un an, indique France Bleu Normandie ce lundi 11 octobre. Elles ont été interpellées en septembre et sont pour l’instant suspendues. Les trois femmes comparaîtront également en conseil de discipline.
Depuis de longs mois, de nombreux parents sont venus faire part de leur mécontentement auprès du maire, car leurs enfants se plaignaient de ne pas manger à leur faim. Après un an d’enquête, le maire de Goderville, Frédéric Carlière tombe des nues. Il n’aurait "jamais cru qu'au bout de 30 ans de service, on puisse s'amuser à voler des repas dédiés aux enfants", dit-il. "On a beaucoup, beaucoup, beaucoup de plaintes de parents", explique le maire à France Bleu Normandie, sans communiquer de chiffre précis.
"C'est juste inadmissible."
Laetitia, une mère d'élève
Laetitia, une des mamans qui s’est plaint auprès du maire, a comparé pendant tout un mois les menus et ce que les enfants disaient avoir mangé. Résultat : "Ma fille a toujours eu la moitié de son repas. Soit l’entrée, soit le dessert. La moitié de la viande. S’il y avait des légumes verts avec des pommes de terre, les pommes de terre n’étaient pas présentes", s’agace cette maman. Ça vient "toucher la santé des enfants, c'est juste inadmissible".
Ces employées évoquent "des temps durs", mais cette maman s'étonne alors que les vols aient lieu "tous les jours et en quantité industrielle. Il y a peut-être eu un business de petits pois", ajoute-t-elle. "Je trouve ça pitoyable", complète Aline, maman de deux enfants, qui les a retirés de la cette cantine l’an dernier, après avoir fait part de son mécontentement auprès de la Ville, mettant ça au début "sur le dos du prestataire de services qui prépare les repas."
Quant aux difficultés financières dans lesquelles se trouveraient ces trois employées, le maire rétorque que "ce sont des gens qui travaillent" et il aurait souhaité surtout de la part de ces femmes "des excuses aux parents et aux enfants". Depuis, le maire et ses adjoints ont fait le service à la cantine avant le recrutement de trois autres agents. La commune rémunère donc pour l'instant six salaires, les trois nouveaux agents et les trois femmes suspendues.
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