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Vidéo Jean-Luc Petithuguenin, patron de Paprec Group : "C'est une erreur de vouloir mettre en place la consigne"

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Article rédigé par franceinfo - Justine Claux
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Invité de Stéphane Dépinoy dans ":L'éco", Jean-Luc Petithuguenin, patron de Paprec Group, une entreprise spécialisée dans la collecte et le recyclage de déchets, est venu parler du système de consigne, que pourrait inclure le projet de loi sur l'économie circulaire.

Que faut-il faire des bouteilles en plastique pour qu'elles ne finissent pas dans l'environnement ?

Le projet de loi sur l'économie circulaire, actuellement en discussion au Sénat, pourrait inclure un système de consigne, de 10 à 25 centimes par bouteille. En effet, consigner les bouteilles permettrait d'éviter qu'elles finissent dans les océans. 

Jean-Luc Petithuguenin, patron de Paprec Group, une entreprise spécialisée dans la collecte et le recyclage de déchets, n'est pas d'accord. Pour lui, les bouteilles en plastique ne finissent pas dans les océans. Tout en rappelant le coût de 500 millions d'euros nécessaires à la mise en place de la consigne, il explique : "En France, heureusement, on a un système des déchets qui fonctionne bien, et donc cette bouteille (en plastique, NDLR) ne finit jamais dans l'océan, ou quasiment jamais. 98 % de ces bouteilles sont collectées. Et c'est pour ça que c'est une erreur de vouloir mettre en place la consigne."

Le chef d'entreprise rappelle tout de même que seul 57 % de ces bouteilles sont recyclées. 

À la question "A-t-on raison de vouloir améliorer le système ?", M. Petithuguenin répond : "Oui, on a raison. Sur le plan de l'écologie, il ne faut pas que cela finisse dans la mer, on est tous d'accord. Mais elles ne finissent pas dans la mer ! Ce sont les bouteilles des Indiens ou des Chinois que l'on va retrouver dans le Pacifique, pas les nôtres". 

Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, porte ce projet de loi. Pour elle, le principe d'"acheter, consommer et jeter", c'est fini. Ce à quoi le fondateur de Paprec Group rétorque : "Si on demande 500 millions d'euros aux Français, il faut que ce soit pour une bonne cause, une vraie cause, et ça, ce n'est pas une bonne cause".

Jean-Luc Petithuguenin s'explique : "Ca, c'est une cause pour Coca-Cola, pour Leclerc, mais pas pour les Français." Il espère que la consigne ne verra pas le jour, car, si c'était le cas, il faudrait, selon lui, payer 15 ou 20 centimes de plus la bouteille au moment de son achat, et au moment de la ramener dans une machine à déconsigner, il ne faudrait pas qu'elle soit compactée pour être remboursé. Il souligne également que les personnes qui ne ramèneront pas leur bouteille ne toucheront pas la déconsigne. Pour lui, cet argent (le volume de ce qui ne sera pas réclamé) ira donc au bénéfice de Coca-Cola, par exemple.

L'interview s'est achevée sur "Noir et Blanc" de Bernard Lavilliers. 

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