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Notre environnement module l'expression de gènes de l'immunité

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Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Depuis des dizaines de milliers d’années, en Afrique centrale, les populations de chasseurs-cueilleurs connus pour leur petite taille, dites pygmées, vivent au cœur de la forêt tropicale. Les agriculteurs bantous, plus grands, sont des peuples sédentarisés qui habitent dans des villages, et certains groupes sont présents dans la forêt que depuis quelques milliers d’années. Si quelques variations génétiques relatives à la stature ont été identifiées, des travaux publiés fin 2015 dans Nature Communication font état de différences dans l'expression de nombre de leurs gènes - ce que l'on nomme l'épigénétique.

Nos gènes peuvent s'activer en fonction de différents stimuli de l'environnement. Or, cette activation sélective des gènes laisse quelques marques à la surface de notre ADN (on parle d'épigénétique). Il est important de souligner que ces marques ne modifient par les gènes eux-mêmes, seulement leur expression.

Des généticiens de l'Institut Pasteur et du CNRS, en collaboration avec des anthropologistes du Musée de l'Homme (Paris), se sont intéressés aux profils génétiques et épigénétiques de populations pygmées d'Afrique centrale. Ils ont comparé les données collectées avec celles de Bantous, groupes de statures plus imposantes.

Les chercheurs ont constaté que nombreux gènes ont des profils épigénétiques très différentes chez l’un et l’autre groupe. Des comparaisons entre Bantous vivant en forêt et vivant en ville ont permis d'établir que des variations épigénétiques récentes "concernent surtout les fonctions immunitaires et cellulaires".

Des variations épigénétiques ont également été constatées à proximité des gènes participant à la croissance, suggérant que des mutations génétiques avantageuses pourraient en quelque sorte être mises en valeur par l'épigénétique.

Étude de référence : The epigenomic landscape of African rainforest hunter-gatherers and farmers. M. Fagny et al. Nature Communications, 30 nov. 2015 doi:10.1038/ncomms10047

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