Les hommes en surpoids meurent plus souvent d'un cancer de la prostate, selon une étude
Les scientifiques ne peuvent cependant pas affirmer que le cancer est directement causé par l'obésité.
Le risque de mourir d'un cancer de la prostate est plus élevé chez les hommes en surpoids, conclut une vaste étude (en anglais) portant sur plus de 200 000 hommes et publiée dans la revue BMC Medicine, jeudi 5 mai. Les chercheurs n'établissent pas pour autant de relation directe entre les deux phénomènes et, si elle existe, elle n'est pour le moment pas expliquée.
L'étude, d'une ampleur sans précédent, s'appuie sur la base de données de Biobank, une organisation qui compile depuis des années des données sanitaires au Royaume-Uni. S'y ajoute une méta-analyse des études déjà existantes concernant les liens entre les deux facteurs. Au total, 2,5 millions de cas ont été pris en compte.
Un lien qui doit encore être expliqué
Leurs conclusions confirment leurs suppositions : plus le surpoids est important, plus le risque de mourir d'un cancer de la prostate est élevé. En revanche, elle réfute l'une des hypothèses qui existaient jusqu'ici pour expliquer ce lien, celui que la graisse abdominale serait un facteur de risque. "Quel que soit l'endroit où la graisse se trouve, ça ne change pas grand-chose", souligne l'épidémiologiste Aurora Perez-Cornago, principale auteure de l'étude.
Mais si l'étude rejette cette explication, elle n'en apporte pas d'autre. Qu'est-ce qui explique le lien entre cancer de la prostate et surpoids ? Ce dernier contribue-t-il à ce que l'organisme produise des molécules favorisant ce type de cancer ? C'est l'hypothèse que vont creuser les chercheurs, sans en être certains pour l'instant. Mais l'obésité pourrait également être un signe plus général d'une moindre attention à sa santé. "Supposons par exemple que [les hommes en surpoids] se mettent à passer plus souvent aux toilettes la nuit, un symptôme classique du cancer de la prostate : ils n'auront peut-être pas le réflexe d'aller voir un médecin", avance Aurora Perez-Cornago.
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