Plan cancer : "Ambitieux", mais pas assez fort sur le droit à l’oubli et la taxation des alcools forts, regrette la Ligue contre le cancer
Sa vice-présidente Catherine Simonin aurait notamment voulu une "taxation au grammage d'alcool" pour limiter l'entrée des plus jeunes dans l’alcoolisme.
Sur franceinfo jeudi 3 février, Catherine Simonin, administratrice de France Assos Santé et vice-présidente de la Ligue contre le cancer a qualifié d’"ambitieux" le plan cancer présenté plus tôt dans la journée par Emmanuel Macron. Elle se réjouit également que le financement soit "au rendez-vous sur les cinq prochaines années". Avec quelques nuances tout de même.
"À la Ligue, nous regrettons qu'il n'y ait pas de taxation sur le grammage d’alcool", déplore-t-elle. Alors que l’Institut national du cancer estime que 40% de cancers sont évitables, "actionnons ce levier !", lance Catherine Simonin. Pour elle, il faut agir "avec de l'éducation à la santé dès le plus jeune âge, voire avant la naissance de l'enfant sur les parents, pour expliquer les dégâts que font le tabac et l'alcool".
Droit à l'oubli : le candidat Macron avait promis cinq ans, finalement c'est huit
Emmanuel Macron a promis des repères "plus visibles et plus lisibles aux consommateurs" sur chaque produit. Pas suffisant pour Catherine Simonin qui aurait préféré taper les consommateurs au portefeuille. "La mesure principale qui a fait diminuer l'entrée dans le tabagisme, c'est le prix", rappelle-t-elle. "Si on taxe au grammage d'alcool, qu’on fait augmenter le prix des alcools durs, comme les bières fortes, ça limite quand même l'entrée des plus jeunes dans l’alcoolisme, ce sont eux qui ont le moins de pouvoir d'achat".
La vice-présidente de la Ligue contre le cancer regrette également le "silence" concernant le droit à l’oubli qui permet à un ex-cancéreux de ne plus avoir à déclarer sa maladie aux assureurs. Aujourd’hui "une personne qui a eu un cancer, au bout de 10 ans, n'est plus obligée de déclarer son cancer à l'assureur. Il était prévu de le réduire à cinq ans dans les promesses électorales d’Emmanuel Macron". Finalement, "aujourd'hui, c'est revu à la hausse, ce sera huit ans", dénonce-t-elle. "Il manque quelque chose de particulier pour les prêts professionnels. Et il y a un effort qui doit être fait pour les prêts étudiants pour les adolescents qui ont eu cette maladie dans leur jeune âge", réclame-t-elle.
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