Vaccin contre le papillomavirus : "Les campagnes de promotion ne touchent pas assez de personnes", estime la secrétaire général du Syndicat national des infirmier.es et éducateur.trices en Santé

Pour Gwenaelle Durand, secrétaire général Snies, il y a eu "des contraintes de personnel" : "On ne souhaitait pas faire des choix, mais c'est une réalité, s'il n'y a pas assez de personnel pour vacciner, on ne peut pas vacciner tout le monde."
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une infirmière injecte une dose de vaccin contre le papillomavirus à une collégienne près de Rennes, le 9 octobre 2023. (DAMIEN MEYER / AFP)

"Les campagnes de promotion ne sont pas suffisantes, pas assez nombreuses et ne touchent pas assez de personnes", a estimé vendredi 1er décembre sur franceinfo Gwenaelle Durand, secrétaire général Snies (Syndicat national des infirmier.es et éducateur.trices en Santé) Unsa Éducation, infirmière dans un lycée professionnel de l'Académie de Lyon, dans l'Ain. 2,5% des collégiens de 5e ont reçu une première dose, loin des 30% voulus par le gouvernement.

Vous attendiez-vous à si peu de vaccinations ?

Oui, je ne suis pas du tout surprise par ces chiffres. On a été surpris par cette campagne qui arrivait soudainement et si nous avons été surpris les familles aussi et donc elles n'ont pas été bien préparées. Ce n'est pas la campagne à la télévision en septembre qui a fait que les familles se sont décidées plus vite. Dans les familles bien informées, les élèves étaient déjà vaccinés. Les médecins traitants ont incité les familles à se faire vacciner.

Est-ce qu'il y a un problème d'effectif pour vacciner ?

Cette campagne a été organisée par les Agences régionales de Santé qui ordonnaient à des centres de vaccination de réaliser ces vaccinations. Ils ont aussi des contraintes de personnel. Dans certains établissements, ils arrivaient à 10h et repartaient à 16h, ils vaccinaient 3 élèves toutes les 20 minutes. Quand il y avait plus d'élèves, il fallait faire des choix. On ne souhaitait pas faire des choix, mais c'est une réalité, s'il n'y a pas assez de personnel pour vacciner, on ne peut pas vacciner tout le monde.

Quand est-il de l'adhésion au vaccin ? Est-ce que tout le monde y est favorable ?

Il y a beaucoup de méfiance sur la vaccination en général. Pourtant c'est le seul vaccin qui peut prévenir des lésions cancéreuses, donc c'est quand même un vaccin qui doit faire consensus. Mais, il n'y a pas assez d'informations, de gros doutes sur les vaccins, de la méfiance de la part des gens et cela va mettre du temps. Les campagnes de promotion ne sont pas suffisantes, pas assez nombreuses et ne touchent pas assez de personnes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.