Le gouvernement veut prolonger d'un an l'internat des étudiants en médecine générale pour les envoyer dans les déserts médicaux
Malgré les aides versées pour inciter les praticiens à s'installer dans les déserts médicaux, les inégalités d'accès aux médecins généralistes se sont accrues ces dernières années en France.
Le gouvernement veut prolonger l'internat des étudiants en médecine générale d'un an pour les envoyer dans les déserts médicaux, a appris franceinfo vendredi 23 septembre, confirmant une information du JDD. Les étudiants en médecine générale auront donc une quatrième année d’internat, ce qui leur fera dix ans d’études au total. "Cela reste une incitation, je ne souhaite pas que ce soit une obligation" d'aller dans les déserts médicaux pour les étudiants en médecine lors de leur internat, a affirmé François Braun, ministre de la Santé, en marge d'une table ronde à l'université d'été de rentrée du Modem, à Guidel dans le Morbihan.
Le ministre de la Santé et le ministre de l’Enseignement supérieur veulent proposer la mesure dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale qui sera présenté lundi 26 septembre en conseil des ministres. La réforme voulue par Emmanuel Macron, qui devait être lancée à la rentrée 2022, sera finalement inscrite dans le projet de budget pour 2023.
Un logement sur place
Au cours de cette quatrième année, les étudiants exerceront hors de l’hôpital sous la houlette d’un maître de stage. L’idée est de les pousser à réaliser cette quatrième année d’internat dans les zones dépourvues en médecin. Mais le ministre précise au micro de franceinfo que "dans les zones les plus difficiles que sont les déserts médicaux, on ne va pas envoyer les jeunes recrues qui sont entre guillemets, pas du tout formés au combat". Le gouvernement entend leur faciliter la vie en leur proposant un logement sur place afin de les inciter à rester dans ces zones à l’issue de leur cursus.
Un syndicat d’étudiants en médecine généraliste dénonce d'ores et déjà la mesure considérée comme une injustice. Ils ne veulent pas être réquisitionnés sous prétexte d’être formés pour remédier à la pénurie de médecins."C'est une année de formation, ce n'est pas une année où on va les envoyer au front tout seul", a répondu le ministre de la santé.
Cette 4e année "va permettre d'améliorer la formation des jeunes médecins généralistes. Ils nous le disent eux-mêmes. Trois ans ne leur permet pas d'avoir un champ de formation suffisant, en particulier sur des activités comme la pédiatrie, la gynécologie, l'obstétrique" et "se former à la gestion d'un cabinet médical", explique François Braun.
Pour lutter contre les déserts médicaux, "il n'y a pas de solutions miracles. Il y a un ensemble de solutions. Il y a un ensemble d'outils à mettre sur la table qui seront différents d'un territoire à l'autre", conclut-il.
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