Télémédecine dans des gares SNCF : "Vous ne serez pas seul face à un écran d'ordinateur", avance le directeur général Retail et Connexions à la SNCF
"On met une solution à disposition des pouvoirs publics", déclare samedi 18 novembre sur franceinfo Raphaël Poli, directeur général Retail et Connexions à la SNCF, alors que la compagnie a annoncé vendredi qu'elle allait déployer, d'ici 2028, des espaces de télémédecine dans près de 300 gares de France, afin de lutter contre les déserts médicaux.
Les gares sélectionnées pour bénéficier du dispositif seront "situées dans les zones d'intervention prioritaires (ZIP) et les zones d'aménagement concertées (ZAC), caractérisées par une offre de soins insuffisante et une difficulté d'accès aux soins", soit 1 735 gares potentielles, explique dans un communiqué SNCF Gares et Connexions.
Un infirmier en présentiel et un médecin à distance
"Vous aurez des espaces de santé auxquels vous pourrez accéder quand vous allez prendre le train, ou si vous êtes un riverain" de la gare, explique Raphaël Poli. "La nouveauté", poursuit-il, "c'est que dans ces espaces, vous ne serez pas seul face à un écran d'ordinateur", comme lorsque l'on fait une téléconsultation à son domicile : "Vous aurez un infirmier qui vous accueille et vous aurez, si les collectivités le veulent bien, tout un équipement qui vous permet d'avoir une consultation avec un médecin généraliste". Raphaël Poli cite en exemple un stéthoscope disponible : "L'infirmière vous pose le stéthoscope sur le cœur et un médecin pourra écouter à distance pour faire un diagnostic de santé".
Raphaël Poli souhaite que ces espaces de téléconsultation "soient inscrits dans les parcours de soins". Le cadre de la SNCF précise que les médecins concernés seront formés en France.
Il ne s'agit pas d'avoir une plateforme avec 150 médecins à l'autre bout du monde qui répondent à la personne qui est au fin fond de l'Auvergne.
Raphaël Poli, directeur général SNCF Retails & Connexionsà franceinfo
Concernant les lieux d'implantation de ces espaces, le directeur général de Retail et Connexions à la SNCF précise que "ce sont les pouvoirs publics qui ont fixé les critères, les déserts médicaux", ensuite, la compagnie "a regardé ce qu'[elle] pouvait mettre sur la table pour faciliter les choses".
Raphaël Poli rappelle que "10 millions de voyageurs" sont accueillis chaque jour en gare, et que "9 Français sur 10 habitent à moins de 10 km d'une gare". La question était alors : "Qu'est-ce qu'on peut faire pour faciliter ce débat-là et mettre à disposition des élus et des patients des espaces qui peuvent leur être utiles ? Notre mission, c'est aussi de contribuer à l'aménagement du territoire", conclut Raphaël Poli.
La mesure va "peut-être déshabiller Pierre pour habiller Paul"
Pour Gérard Raymond, président de France Assos Santé, cette solution, dans le contexte de déficit de médecins, va "peut-être déshabiller Pierre pour habiller Paul" car "le médecin qui fera de la téléconsultation, il ne fera pas de la consultation".
"Pourquoi ne pas s'organiser d'une façon différente, pour que ces téléconsultations soient plutôt des consultations en présentiel avec une organisation d'équipes sur un territoire donné ?", s'interroge Gérard Raymond, qui doute de l'intérêt du dispositif. "Nos concitoyens qui veulent voyager, qui vont dans une gare, ils n'y vont pas pour avoir une consultation sur leur état de santé. Ils y vont surtout pour avoir un train qui part et qui arrive à l'heure."
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