Dr Dautzenberg : "Tous les fumeurs disent qu'ils sont esclaves du tabac"
Le pneumologue Bertrand Dautzenberg est l'invité du Grand Soir 3 ce mercredi 1er février pour parler de la lutte contre le tabagisme, dix ans après l'interdiction de fumer dans les lieux publics.
Selon un sondage, 65% des Français sont satisfaits de cette loi interdisant de fumer dans les lieux publics. "Ça a été un changement de mentalité. Les fumeurs sont contents de cette situation avec le recul", commente le Dr Bertrand Dautzenberg dans le Grand Soir 3 ce mercredi.
"Mais la loi n'a pas eu d'effet sur le tabagisme en nombre de fumeurs. Il y a autant de fumeurs qu'avant, mais ils fument moins de cigarettes", ajoute le pneumologue, qui officie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Et d'ajouter : "Il y a une dénormalisation du tabac. Les paquets de cigarettes moches pour un produit moche, ça va très bien ensemble. Mais si on veut vraiment diminuer le tabac, il faut augmenter les prix. En 2002-2003, on l'avait fait et il y avait eu deux millions de fumeurs en moins. Néanmoins, la consommation va baisser un peu avec la cigarette électronique ou les paquets neutres".
"La liberté de fumer n'existe plus"
"La liberté de fumer n'existe plus. Tous les fumeurs disent qu'ils sont esclaves, addicts, qu'ils fument malgré eux et qu'il faut les aider à arrêter", assure Bertrand Dautzenberg, auteur du Plaisir d'arrêter de fumer. "Il n'y a aucune contrainte si on fait ça bien. Il faut donner au cerveau, qui réclame une cigarette dès le réveil, de la nicotine sous forme de patch, gommes... quand on est bien traité, on est incapable de fumer une cigarette en entier, car elle est mauvaise".
Et de conclure : "L'interdiction ne marche ni pour le tabac ni pour le cannabis".
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