Étude sur le tabac et l'immunité à long terme : "Il y a des effets bénéfiques immédiats à l'arrêt", rappelle une médecin tabacologue
"Il y a des conséquences à long terme sur l'immunité" après le sevrage "mais il y a des effets bénéfiques immédiat à l'arrêt", analyse Marion Adler, médecin tabacologue, invitée jeudi 15 février sur franceinfo, alors qu'une étude de l'institut Pasteur montrent des effets durables du tabagisme sur la santé.
L'immunité, notamment, semble encore plus abîmée que ce qui était envisagé. "Fumer modifie l'immunité adaptative de manière persistante", conclut une étude publiée mercredi dans la revue Nature. Un travail mené dans le cadre d'un projet par l'Institut Pasteur met aussi en évidence un élément jusqu'alors ignoré : l'immunité adaptative, qui se construit au fur et à mesure des infections, reste abîmée pendant des années après avoir arrêté de fumer.
"Un bénéfice" dès qu'on arrête
"Il y a certaines parties de l'immunité qui reviennent dès que les fumeurs arrêtent", rassure cependant Marion Adler, "dès qu'ils arrêtent, il y a un bénéfice". Cette étude montre également que le poids, via l'Indice de masse corporelle et l'âge sont aussi des facteurs importants, et que le tabac devient un "facteur supplémentaire de risque pour système immunitaire, et pour lutter contre les attaques, pour développer des cancers", explique la médecin.
Elle rappelle que "la nicotine n'est pas l'élément toxique" lorsqu'on fume, "c'est la fumée", rappelant au passage la nocivité du tabagisme passif. Elle incite donc à bien prendre de la nicotine lors d'un arrêt du tabac, "si on prend de la nicotine, on peut arrêter sans souffrance et sans prise de poids. Il faut rappeler que les substituts sont remboursés sur prescription". En cas d'échec, c'est souvent lorsqu'on ne prend "pas assez de nicotine, et pas assez longtemps" estime-t-elle.
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