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"Tant pis, on change de magasin" : les jeunes n'ont aucun mal à contourner l'interdiction de vente d'alcool aux mineurs

Une étude de Santé publique France montre que l'approvisionnement en alcool des moins de 18 ans se fait sans difficulté, bien que la vente leur soit interdite. 

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Maine
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
De la consommation d'alcool près d'un établissement scolaire, à Toulouse le 1er décembre 2011 (illustration). (THIERRY BORDAS / MAXPPP)

À la caisse d'un magasin avec de l'alcool, quand on est mineur, "ça passe ou ça casse", témoigne un jeune habitant du Mans. Lui et ses amis affirment à France Bleu Maine que les contrôles sur leur âge ne sont pas systématiques dans les commerce et les bars. Ce qui illustre une étude de Santé publique France, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire

L'alcool plus accessible dans les bars 

Ses amis et lui, âgés pour la plupart de 17 ans, vont toujours dans le même bar, où on leur a "demandé une fois la carte d’identité". C'est bien dans les bars que les adolescents peuvent se procurer de l'alcool plus facilement. "Le serveur nous demandait juste ce qu’on voulait et nous servait, se rappellent les plus âgés. Les bars demandent moins [une carte d'identité] que dans les supermarchés." 

La loi interdisant la vente d'alcool aux mineurs serait mieux respectée dans les commerces. Mais ce qui est compliqué n'est pas forcément impossible. En cas de refus, "tant pis, on change de magasin. Il y en a forcément un qui nous en donne", témoigne un jeune homme. "Ça passe ou ça casse. Je suis arrivé, j’ai pris une bouteille. Je suis allé à la caisse. On ne jamais demandé vraiment ma carte. Ils doivent être habitués", ajoute son voisin. "C’est vrai qu’on était jeunes, qu’on n'était pas majeurs et on passait tranquillement", renchérit une jeune fille.  

Un système D pour s'adapter aux refus

Pour passer à la caisse sans contrôle, certains ont carrément appris à choisir la bonne file, au moment de payer : "Ça dépend des caissières. Les personnes qui ont 40 ans nous demandaient notre carte d’identité. Mais les jeunes de notre âge, ils s'en fichent." Selon ces jeunes gens, le type d'alcool acheté jouerait aussi sur la fréquence des contrôles d'âge : "Si c’est de la vodka, ils regardent plus souvent. Si c’est des bières, ils s’en fichent." Et même la demande d'une carte d'identité ne dissuade pas certains mineurs. Ils se tournent alors vers un un adulte pour lui demander de faire l'achat d'alcool à leur place.

L’approvisionnement en alcool des mineurs - un reportage de Morgane Heuclin-Reffait

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