ellaOne, qualifiée de "pilule du surlendemain", est désormais remboursable par la Sécurité sociale
Lundi, HRA Pharma, laboratoire qui la commercialise, a annoncé que la pilule - vendue 24,15 euros - est désormais remboursée à 65% par l'assurance maladie.
ellaOne, utilisable jusqu'à 5 jours après un rapport à risque de grossesse non désirée, bloque ou retarde l'ovulation. Elle est commercialisée en France depuis le 1er octobre 2009 sur ordonnance.
ellaOne a obtenu son autorisation européenne de mise sur le marché en mai 2009.
La durée d'efficacité de ce nouveau contraceptif d'urgence est de 120 heures - durée qui correspond schématiquement à la durée de vie des spermatozoïdes -, soit deux jours de plus que la pilule "du lendemain" NorLevo (utilisable jusqu'à 72 heures). NorLevo est accessible sans ordonnance.
HRA Pharma espère pouvoir commercialiser ellaOne aux Etats-Unis d'ici la fin de l'année, via un partenaire américain, Watson Pharmaceuticals.
Une pilule sous-utilisée au regard du nombre d'IVG
La pilule du lendemain, que l'on prend après un rapport à risque de grossesse non désirée, est encore sous-utilisée, au regard du nombre important d'IVG réalisées chaque année en France, estiment des spécialistes. Ainsi, aujourd'hui, 60% des grossesses non prévues se terminent par une IVG (environ 210.000 par an) et 65% des grossesses non prévues correspondent à des échecs de contraception.
Le laboratoire français HRA Pharma commercialise depuis 1999 la pilule de rattrapage NorLevo et depuis 2009 la nouvelle génération de pilule, dite "du surlendemain", ellaOne.
La plus ancienne, qui doit être prise au plus tard dans les 3 jours (72 heures) suivant un rapport sexuel non protégé ou une défaillance de la contraception (oubli de pilule contraceptive, accident de préservatif), reste disponible sans ordonnance. Elle peut aussi être délivrée gratuitement pour les mineures en pharmacie et par les infirmières scolaires.
ellaOne peut être prise jusqu'à 5 jours après un rapport à risque de grossesse non désirée, mais n'est disponible que sur prescription médicale.
1.200.000 unités de NorLevo ont été vendues en 2008, dont 97% sans prescription médicale. En cinq ans, de 2000 à 2005, la proportion de femmes de moins de 25 ans ayant déjà utilisé la contraception d'urgence a doublé, a souligné l'épidémiologiste Caroline Moreau de l'Inserm.
En revanche, l'augmentation est moindre chez les femmes au-delà de 25 ans, alors qu'elles représentent 60% des interruptions volontaires de grossesse.
Elle ne peut pas se substituer à la contraception classique
"Les femmes de 25 ans et plus utilisent peu la contraception d'urgence, bien qu'elles soient concernées au même titre que les plus jeunes", a indiqué le Dr Moreau. Pour le gynécologue Christian Jamin, "la principale raison est qu'elles ne sont pas conscientes du risque". "On a un très haut niveau d'information de masse, mais chacune ne se l'approprie pas pour elle-même", a-t-il expliqué. Ainsi, si une femme sur trois entre 18 et 44 ans est potentiellement exposée à un risque d'une grossesse non prévue, seulement une sur dix a recours à la contraception d'urgence.
La contraception d'urgence offre aux femmes "une seconde chance", a indiqué le Dr Jamin. Mais elle ne peut en aucun cas se substituer à la contraception classique, ont souligné les spécialistes. Ces derniers mettent particulièrement en garde sur le fait que les pilules du lendemain ne protègent pas les rapports qui suivent leur prise. Leur efficacité est en outre meilleure lorsqu'elles sont prises rapidement.
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