Aider les élèves défavorisés à trouver le stage de troisième de leurs "rêves", c’est l’objectif de "Viens Voir Mon Taf"
Pour lutter contre les inégalités sociales, l’association "Viens Voir Mon Taf" aide les collégiens de REP, dont la famille a peu de réseau, à trouver un stage de troisième qui les passionne.
"Quand on a des parents inactifs ou ouvriers, on n’a pas du tout le même réseau professionnel que quand on a des parents cadres supérieurs. Donc on se retrouve à faire un stage par défaut au supermarché en bas de chez soi alors qu’on rêverait peut-être de faire un stage de chercheur en robotique par exemple." À partir de ce constat, l’association "Viens Voir Mon Taf" s’est fixé pour objectif d’aider les jeunes de réseaux d'éducation prioritaire (REP - ex-ZEP), dont les familles ont peu de réseau, à découvrir un métier qui les intéresse vraiment lors de leur stage de troisième.
On s’est rendus compte qu’ils n’avaient pas accès aux métiers de leurs rêves comme tous les autres jeunes.
Mélanie Taravant
Parmi les 35 pays membres de l'OCDE, la France est le pays le plus inégalitaire en matière d'éducation. "Dans les classes d’éducation prioritaire, deux enfants sur trois ont des parents qui sont sans emploi ou ouvriers." indique Mélanie Taravant, la présidente de l’association. Et ces jeunes, a-t-elle constaté, "on s’est rendus compte qu’ils n’avaient pas accès aux métiers de leurs rêves comme tous les autres jeunes." Cela s’explique en partie par un manque de réseau. Une injustice à laquelle veut remédier "Viens Voir Mon Taf" : "Nous, on a énormément de réseau, des gros carnets d’adresses et plutôt que de le garder pour soi, est-ce qu’on pourrait pas l’ouvrir et le mettre à disposition de ces jeunes des quartiers populaires." explique la jeune femme.
Si l’aide de l’association est axée sur le stage de troisième en particulier c’est parce qu’elle considère que c’est "la première rencontre avec le monde du travail. Ça veut dire aussi qu’ensuite il va influencer l’orientation qu’un jeune va prendre : est-ce qu’il va continuer en seconde générale ou est-ce qu’il va aller en seconde pro ? Mais c’est aussi la première rencontre avec l’injustice sociale." Au-delà, l’association souhaite montrer à ces jeunes que ne pas avoir de réseau n’est pas une fatalité dans la poursuite de ses rêves : "C’est possible de continuer ses études, c’est possible de rêver, il faut juste se donner les moyens. Encore faut-il que ces enfants le sachent." conclut Mélanie Taravant.
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