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Pornographie : "C'est important de ne pas de ne pas laisser les adolescents seuls face à leurs questions"

D'après l'Observatoire de la parentalité et de l'Éducation numérique, l'âge moyen du premier visionnage de films X est de 14 ans, une précocité due aux réseaux sociaux et qu'il ne faut pas négliger selon Marion Haza, psychologue et présidente d'ARCAD, l'asssociation de recherche clinique sur l'adolescence.

Article rédigé par Julien Moch, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La consultation des sites pornographiques est en hausse chez les adolescents de 15 à 17 ans, selon une étude de l'Ifop publiée le 20 mars 2017. (NCY / MAXPPP)

Les adolescents sont confrontés à la pornographie de plus en plus tôt. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Ifop publiée le lundi 20 mars, et commandée par l'Observatoire de la parentalité et de l'Éducation numérique. La moitié des ados de 15 à 17 ans ont déjà surfé sur un site porno, une proportion en nette hausse. En 2013, ils n'étaient que 37%. L'âge moyen du premier visionnage est de 14 ans, une précocité due aux réseaux sociaux.

Ce phénomène ne doit pas être négligé selon Marion Haza, psychologue clinicienne et présidente d’ARCAD (Association de recherche clinique sur l’adolescence). Elle répond à franceinfo.

franceinfo : Est-ce que les parents doivent parler de sexualité avec leurs adolescents ?

Marion Haza : C'est important de ne pas laisser les adolescents seuls face à leurs questions et leurs expérimentations. L'adolescent doit trouver des adultes capables de répondre à ces questions. Les parents ne sont pas forcément les mieux placés pour pouvoir parler directement de la sexualité propre de l'adolescent. Mais ils peuvent ouvrir un espace de parole autour de la sexualité en général, différent de leur propre sexualité ou de la sexualité de l'adolescent.

Faut-il devancer les demandes de l'adolescent ?

Il faut attendre et ne pas précipiter l'adolescent dans cette question de la sexualité. Il faut attendre qu'il soit prêt à certaines questions. On peut se servir d'un livre, d'un reportage, d'une étude, pour pouvoir en parler de façon générale sans considérer que l'adolescent doit avoir une sexualité tout de suite.

Faut-il forcer la discussion ?

C'est important de respecter l'intimité de l'adolescent, d'avoir une certaine pudeur, d'accepter les questions et accepter qu'il ne veuille pas en parler directement. On peut relayer vers d'autres adultes de confiance, des professionnels ou des espaces numériques où les adolescents peuvent contacter directement des professionnels qui répondent à leurs questions. C'est un sujet qui est difficile à appréhender pour le parent. C'est pour cela que c'est important de pouvoir utiliser différents supports pour s'appuyer sur des choses communes.

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