Ce médecin réclame une loi contre les violences éducatives ordinaires faites aux enfants
Gilles Lazimi, médecin généraliste depuis 30 ans dans un centre de santé en Seine-Saint-Denis, justifie une loi française contre la fessée pour les enfants.
"Je me suis intéressé aux femmes victimes de violences qui venaient me voir, car je ne comprenais pas pourquoi elles ne disaient pas qu'elles étaient victimes de violences. En les questionnant, je me suis intéressé aussi à leurs enfants. C'est comme ça qu'en 2006, j'ai coordonné une campagne sur les enfants victimes de violences conjugales", explique Gilles Lazimi.
Médecin généraliste dans un centre de santé en Seine-Saint-Denis, il explique notamment les ferments de la violence : "Les enfants les plus violents (...) sont souvent des enfants ou des nourrissons qui ont assisté à un âge très peu avancé aux violences que subissait leur mère". Il souligne de "plus 80% des auteurs de violences envers les enfants sont les parents ou les grands-parents, vraiment la famille proche". "Ces enfants ont des symptômes, des signes d'alerte qui ne sont pas vus ou entendus".
"Des bombes à retardement"
Il pointe du doigt la responsabilité collective. "L'environnement, les parents, la famille, les voisins, l'école, tout le monde a un moment donné la capacité de voir", déclare Gilles Lazimi. "Tous les enfants qui ont subi des violences sont des bombes à retardement et sont les prochains terroristes ou criminels" selon lui. Il demande une loi. "Il y a des lois qui interdisent les violences faites aux femmes, aux adultes, aux animaux. Il n'y a pas de loi qui interdit toute violence faite aux enfants. Il faut une loi. La loi a une force symbolique, une force pédagogique."
"Cette loi concernerait les violences éducatives ordinaires, toutes les punitions, tous les gestes utilisés couramment par l'ensemble des parents français", comme les fessées ou les claques.
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