Fermeture des voies sur berge à Paris : le bras de fer politique continue entre la ville et la région
Alors qu'un nouvel épisode de pollution touche l'agglomération parisienne samedi, la mairie de Paris et la région Ile-de-France s'affrontent toujours au sujet de la fermeture de la circulation sur les berges de la Seine.
À Paris samedi 21 janvier, la pollution de l'air aux particules fines dépasse de nouveau le seuil de recommandation. Mais alors qu'un nouveau pic de pollution touche l'agglomération, la mairie de Paris s'empresse de mettre en avant l'amélioration de l'air au bord de la Seine. L'objectif : défendre son choix, en juillet 2016, de fermer les berges à la circulation.
Après plusieurs mois, le sujet continue de susciter la polémique. Le bras de fer se poursuit entre la ville et la région, qui préfère mettre en avant l'augmentation des quantités d'émissions de particules et de dioxyde d'azote sur les axes où les voitures se sont reportées.
Que dit Airparif ?
Du côté d'Airparif, le directeur général Frédéric Bouvier explique qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions sur l'impact réel de la fermeture de cet axe routier sur la qualité de l'air. "Airparif n'est pas en mesure, à la date d'aujourd'hui, d'apporter cette réponse. Nous avons besoin de temps pour analyser l'ensemble des données et faire la part des choses", explique-t-il.
"Tout ce travail est encore en cours", insiste Frédéric Bouvier, ajoutant que "sur la fin de l'année 2016, la qualité de l'air s'est globalement dégradée". Airparif promet un rapport plus déterminant fin mars.
Que dit la municipalité ?
Mais la mairie de Paris et la région ne veulent pas forcément attendre que les experts aient fini leurs analyses pour mettre en place leur projet. La ville entend réduire la place réservée aux voitures individuelles sur la chaussée grâce à des voies pour les transports en commun ou des pistes cyclables.
L'équipe municipale compte également sur les nouvelles vignettes Crit'Air pour laisser entrer dans Paris uniquement les voitures les moins polluantes en cas de pic aux particules fines. Elle l'affirme aussi : elle tient à laisser aux piétons les voies sur berge.
Que dit la région ?
À l'inverse, la région appelle à rouvrir cet axe de passage pour les voitures individuelles. Elle a demandé à l'Institut d'urbanisme et d'aménagement de travailler sur différentes options. "Il s'agit de ne pas procéder aussi rapidement à la fermeture de ces voies, mais d'y aller plus progessivement", explique Fouad Awada, directeur de l'Instiut d'urbanisme et d'aménagement .
L'un des scénarios envisagé consiste à "rouvrir à tous les automobilistes la voie prévue pour les véhicules de secours" : "Par exemple aux heures de pointe, voire l'ensemble de l'hiver ou la nuit, afin d'éviter que le bruit ne monte aux quais hauts", poursuit Fouad Awada.
Aujourd'hui, le bruit est deux fois plus élevé la nuit pour les habitants des quais. La région ne leur promet pas la fin des voitures pour autant : elle propose de garder deux voies de circulation plus douces en haut avec piste cyclable et trottoirs élargis. C'est sur les voies du bas qu'elle propose une réouverture totale ou partielle du trafic.
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