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Journée mondiale de l'environnement : au Havre, le casse-tête écologique d'une ancienne décharge en bord de mer

La Journée mondiale de l’environnement met en avant, mardi, les dégâts de la pollution liée au plastique. Coup de projecteur au Havre où une falaise qui a servi de décharge "recrache" une partie de ses déchets dans la Manche.

Article rédigé par Benjamin Mathieu, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les déchets sont littéralements intégrés à la falaise. (BENJAMIN MATHIEU / FRANCEINFO)

La Journée mondiale de l’environnement, mardi 5 juin, met l'accent sur la lutte contre la pollution plastique. Exemple dans le quartier du Dollemard, au Havre (Seine-Maritime). Pendant 50 ans, une falaise a été transformée en décharge à ciel ouvert pour des entreprises du BTP. Malgré sa fermeture, l’érosion aidant, le plastique refait son apparition et une partie se retrouve dans la Manche.

Pour arriver au pied de la décharge, il faut descendre un escalier de 450 marches puis longer les falaises sur la plage pendant 2,5 km, au milieu des galets. "Il y a de la terre de remblai, des matériaux de construction qui ont été démolis", détaille Gwen Coupri, chargé de mission pour Aquacaux. L'association est chargée de nettoyer les plages. "On trouve du béton armé, des amas de ferraille, et aussi quelques plastiques qui affleurent. Il y a aussi du caoutchouc..."

Ici, à cause de l’érosion, la falaise charrie des déchets déchargés là par des entreprises du BTP des années 1950 jusqu’à la fin des années 1990. Depuis la fermeture du site, la mairie du Havre finance l’association Aquacaux pour nettoyer le littoral, mais les conditions sont difficiles et les moyens dérisoires. Ce sont des salariés en réinsertion qui, trois à quatre fois par mois, nettoient la plage à mains nues.

Ces joints de pare-brise sont soudés aux galets de la plage. (BENJAMIN MATHIEU / FRANCEINFO)

"Là j'ai trouvé des caoutchoucs de pare-brise" explique l'un d'entre eux. "Ils sont complètement ancrés dans les galets, détaille Gwen Coupri. Même en tirant dessus de toutes nos forces, on arrive pas à les retirer".

Un travail sans fin

L’association Aquacaux récolte ainsi à dos d’homme deux tonnes de déchets par an, alors que les plastiques présents sur le site avoisinent à eux seuls les 40 000 tonnes, quand la totalité des déchets atteindrait les 400 000 tonnes. "C'est un travail sans fin" reconnaît Gwen Coupri.

Du côté de la mairie du Havre, on mesure l’immensité du chantier, coûteux, mais aussi complexe. 

L'éradication de la décharge est extrêmement difficile car elle tient la falaise. Si vous retirez la décharge, vous risquez de la faire s'effondrer.

Marc Migraine, adjoint au maire du Havre chargé de la nature en ville

à franceinfo

Même si une étude financée en grande partie par l’Etat va être lancée cette année, la décharge de Dollemard n’est pas prête de disparaitre.

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