Le bisphénol A classé "perturbateur endocrinien" par l'Agence européenne des produits chimiques
Le comité chargé de ce dossier "s'est accordé à l'unanimité sur le fait que le bisphénol A est un perturbateur endocrinien", a déclaré ce 17 juin l’ECHA dans un communiqué.
Le bisphénol A (BPA), utilisé notamment dans l'industrie du plastique, était déjà présent sur cette liste des "substances extrêmement préoccupantes" pour sa toxicité sur le système reproductif. L'ECHA reconnaît désormais que ce BPA a aussi des caractéristiques des perturbateurs endocriniens (PE), ces substances nocives pour le fonctionnement hormonal.
La demande avait été faite auprès de l'ECHA par la France, l'un des pays les plus restrictifs dans l'utilisation du bisphénol A. Outre l'interdiction au niveau européen d'introduire la substance dans les biberons ou les tickets de caisse, Paris l'a écarté de tous les emballages alimentaires.
Une décision saluée en France
Le ministère français de la Transition écologique a salué la décision de l'ECHA par voie de communiqué.
Cette nouvelle mise au point de l'ECHA sur le bisphénol A "ouvre la possibilité d'en limiter l'usage, en conditionnant son utilisation à l'octroi d'une autorisation temporaire et renouvelable", explique de son côté l'Anses, l'agence française de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail, qui a porté le dossier à l'ECHA au nom de la France.
Il s'agit d'une "première étape", selon l'expression d'Alice Bernard, de l'ONG de défense de l'environnement ClientEarth. "D'un point de vue symbolique, c'est une grosse avancée", s'est-elle félicitée. Cela pourrait aussi à terme déboucher sur de nouvelles restrictions dans l'utilisation du BPA dans les produits vendus sur le marché de l'UE, a-t-elle ajouté. Elle rappelle que "les lobbies du plastique avaient attaqué la première décision" de l'ECHA qualifiant le BPA de "substance extrêmement préoccupante" devant la Cour de justice de l'UE et elle s'attend à "ce qu'ils s'attaquent à cette nouvelle décision".
avec AFP
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