"On est entourés de pollution" : à Marseille, les parents d'élèves sont inquiets pour la santé de leurs enfants
Greenpeace publie jeudi une carte de la pollution au dioxyde d'azote à Marseille. Elle révèle que des dizaines de crèches et d'écoles sont situées dans les secteurs les plus pollués. Le centre-ville est particulièrement touché.
Plus de 60 microgrammes de dioxyde d'azote par mètre cube d'air : c'est le taux relevé à l'école maternelle Belle de Mai de Marseille par Greenpeace, soit 50% de plus que la norme européenne. L'ONG publie jeudi 28 mars une carte scolaire de cette pollution dans la cité phocéenne. L'association Respire publie le même type d'étude pour la ville de Paris. Grâce à ces dispositifs, que franceinfo vous dévoile, les parents d'élèves peuvent savoir si l'école de leur enfant est touchée. Résultat : des dizaines d'établissements marseillais sont dans les secteurs les plus pollués. Le centre-ville, notamment l'école Belle de Mai, est particulièrement concerné.
Des parents indignés mais pas surpris
"On est entourés de pollution avec toutes les voitures qu'il y a", déplore une maman, qui ne se dit pourtant pas vraiment surprise. "On ne fait attention à rien." A la sortie de cette école située dans une côte, au carrefour de cinq rues ultra fréquentées, les parents qui viennent chercher leurs enfants sont indignés.
"C'est scandaleux !", s'exclame une autre parent d'élève. "De plus en plus d'enfants souffrent d'allergies." Un phénomène qui, selon elle, est dû à la présence des voitures et empire avec les années. "Mes deux garçons sont asthmatiques. Les grand est aussi allergique aux pollens et à la poussière." Elle dit devoir se rendre trois fois par mois à l'hôpital à cause de leurs crises d'asthme.
Plus de 50% des établissements en zone critique
A Marseille, d'après l'étude de Greenpeace, plus de la moitié des écoles et des crèches sont situées à moins de 200 mètres d'une zone dont le taux de dioxyde d'azote est illégal. Celle que dirige Corinne Vialle, situé en centre-ville, en fait partie. "On est en zone limite avec un seuil dépassé", déplore-t-elle.
Pas de quoi la surprendre pour autant : "Il ne faut guère s'étonner parce qu'à Marseille, toute la population est soumise à des pollutions de ce type. Les écoles ne sont pas en dehors de Marseille, elles sont bien implantées." Elle voit les effets de cette pollution au quotidien. "Quand il n'y a pas de vent, il y a des gorges irritées, des élèves qui toussent." Les écoles sont même parfois contraintes de s'adapter.
On a de plus en plus de projets d'accueil individualisé pour des élèves qui souffrent d'asthme
Corinne Vialle, directrice d'une école à Marseilleà franceinfo
"Quand on a une voie rapide qui coupe carrément la ville à proximité des écoles, quand on a des bateaux qui rejettent de la fumée, forcément ce n'est pas étonnant !", s'agace Claire Billès. La responsable du SNUIpp dans le secteur d'Arles étudie la carte de Greenpeace, attablée devant son ordinateur. Elle se dit en revanche surprise par les taux de pollution affichés. "On n'aurait peut-être pas imaginé qu'il y ait autant d'écoles concernées et avec des taux aussi hauts."
Atterrée, elle regarde les dizaines de points rouges marquant les écoles dans les secteurs pollués. "Ça a forcément un impact sur la santé." Elle affirme : "Il va falloir que la mairie de Marseille mais aussi l'Education nationale s'emparent de cette question."
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