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Punaises de lit : "Je ne fais plus une nuit correctement depuis que j'ai connu ça", confie Kimi, traumatisée par deux expériences

De plus en plus de Français sont confrontés au fléau des punaises de lit, ces insectes nuisibles qui infestent notamment les matelas. Cette recrudescence s'explique surtout par l'essor des voyages et provoquent une importante charge mentale, selon l'Anses.
Article rédigé par franceinfo - Sophia Berrada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des punaises de lit. (JEWEL SAMAD / AFP)

Elles se cachent dans les matelas, se nourrissent de sang et en font cauchemarder plus d'un. Les punaises de lit sont en recrudescence en France, selon un rapport publié le 19 juillet par l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire. Sur les cinq dernières années, plus d'un Français sur dix a été touché par ces nuisibles qu'il est extrêmement difficile de chasser de chez soi. Concrètement, ce sont donc 400 000 logements qui sont infestés en France.

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En cause, notamment : le développement des voyages et des séjours dans les hôtels ou chez des particuliers. Les punaises de lit se dispersent alors plus facilement et investissent de nouveaux foyers.

Les punaises de lit, cette colossale charge mentale

Un soir il y a deux mois, Kimi, 28 ans, somnolait sur son canapé. "Et là, je sens quelque chose sur mon bras... Je me dis, ok respire... Et j'ai vu une petite punaise en train de me piquer ! Je me suis effondrer, et j'ai commencé à pleurer", raconte-t-elle.

La punaise de lit n'est pas une inconnue pour Kimi, puisqu'elle en déjà eu il y a deux ans. Ce calvaire a déclenché une anxiété quotidienne : hypervigilance la nuit, mais aussi le jour puisque matin et soir Kimi inspecte les coûtures de son matelas, le sommier, les plinthes, les prises électriques et les rebords de fenêtre. "Depuis que j'ai vécu ça, je ne fais plus une nuit correctement", confie-t-elle.

"Les transports en commun, ça fait un moment que je ne les prenais pas, mais, alors là, je les prends encore moins. J'aimais bien partir en week-end à l'hôtel, mais je le fais moins maintenant".

Kimi, victime de punaises de lit

à franceinfo

Les punaises de lit entraînent une double peine : à la démangeaison des piqûres s'ajoute le regard de l'entourage. "On se sent un petit peu rejeté, parce que tout le monde fait alors plus attention, énumère Kimi. On entend des phrases telles que 'J'espère que dans ton sac il n'y a pas de punaises', 'T'as bien secoué tes affaires avant de les mettre ?', etc. Punaise, punaise, punaise, punaise ! En fait j'ai l'impression d'être vraiment associée à ce mot-là".

Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire, l'impact des punaises de lit sur la santé mentale des Français se chiffrait à près de 80 millions d'euros en 2019. 

Une résistance aux insecticides

L'idée reçue souvent entendue à propos des punaises de lit est qu'elles se développent dans un environnement sale, ce qui est faux, rétorque l'Anses. "La punaise se nourrit de votre sang, il n'y a que ça qui l'intéresse, donc que vous dormiez dans des draps en soie ou sur un matelas défoncé, pour cet insecte, c'est la même chose", précise ainsi Jean-Michel Bérenger, entomologiste. Et il n'y a pas non plus de corrélation avec le niveau de revenus des personnes touchées.

La vapeur ou la congélation sont les meilleurs moyens pour s'en débarasser, selon un spécialiste

Selon l'Anses, c'est aussi la résistance croissante de ces nuisibles aux insecticides qui favorise leur prolifération. Pour s'en débarrasser, il faut donc privilégier les méthodes non chimiques, telle que la chaleur sèche ou la congélation. A noter toutefois que pour dire au revoir à ces petites bêtes, il faut mettre la main au portefeuille : faire appel à des professionnels coûte en moyenne 866 euros par foyer, 300 millions d'euros par an à l'échelle nationale.

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