Punaises de lit : les mesures du gouvernement ne sont "pas sérieuses", La France insoumise réclame un "fonds d'urgence"
"Les punaises de lit ont cette caractéristique de vivre deux ans, sans sang", d'où la difficulté de savoir d'où elles proviennent et de lutter contre le fléau, pointe la députée LFI Mathilde Panot. Un numéro pour s'informer et un rapport parlementaire ne sont pas suffisants, critique-t-elle.
Le ministère du Logement lance un plan de prévention et de lutte contre les punaises de lit avec le lancement, notamment, du site stop-punaises.gouv.fr. Le parti La France insoumise réclame depuis de nombreux mois des mesures pour lutter contre la prolifération de ces insectes. Mathilde Panot, députée LFI du Val-de-Marne, a réagi vendredi 21 février sur franceinfo à la présentation du plan du gouvernement. Elle salue "un premier pas", mais regrette des mesures "pas sérieuses" de la part du gouvernement et réclame un "fonds d'urgence" destiné à aider les familles qui n'ont pas les moyens de désinfecter leurs logements.
franceinfo : Le principal problème avec les punaises de lit, c'est le manque d'information de la population ?
Mathilde Panot : Cela fait huit mois qu'on fait campagne et qu'on interpelle le gouvernement sur la question des punaises de lit pour que ce soit reconnu comme un problème de santé publique. Le gouvernement fait un premier pas en reconnaissant enfin que c'est un problème politique. Mais je suis assez en colère. Les mesures annoncées ne sont pas sérieuses et ressemblent à un plan de communication d'avant les municipales. On demandait une politique coordonnée et un plan d'urgence pour endiguer ce phénomène. Là, on a une prolifération des punaises de lit, pas seulement chez des centaines de milliers de familles qui vivent l'enfer, mais aussi dans des lieux publics.
Vous avez des punaises de lit dans les écoles, vous les avez dans des cinémas, dans des bibliothèques, dans les prisons, dans les commissariats.
Mathilde Panot, députée LFI du Val-de-Marne,à franceinfo
Mettre en place un numéro de téléphone et un rapport parlementaire, je trouve que ce n'est pas sérieux. Le gouvernement montre qu'il n'est pas un gouvernement, mais une centrale d'appels téléphoniques, comme il l'avait fait sur les étudiants précaires, la précarité des étudiants ou les violences faites aux femmes. Il faut qu'il y ait un fonds d'urgence. L'argent doit servir pour toutes les familles qui n'ont pas les moyens de faire appel à des professionnels pour désinfecter leur logement. Et puis surtout, il doit servir aussi pour les lieux publics. Aujourd'hui les mairies se débrouillent généralement seules.
Il est question d'un encadrement des prix. Tout ça, c'est au stade de la réflexion, mais en tout cas, c'est une piste qui est suggérée ?
Après huit mois, ça ne serait pas mal. Une des choses qu'on demandait c'était l'encadrement du privé.
Les citoyens sont livrés à eux-mêmes et au privé qui pratique des prix qui sont parfois exorbitants.
Mathilde Panot
Et surtout, ils utilisent des produits chimiques auxquels les punaises ont développé une résistance. En continuant à utiliser ces produits chimiques, on sélectionne les souches de punaises qui sont les plus résistantes. Donc, nous, ce qu'on demande, c'est qu'on interdise ces produits chimiques et qu'on revienne à une lutte mécanique qui est la lutte avec la chaleur sèche qui existe sous différentes formes, et notamment aux États-Unis, où ils avaient laissé filer jusqu'à arriver à dix pour cent des habitations qui étaient infestées. Ils ont développé des espèces de grands chauffages qu'on peut mettre dans le logement et qui permettent de tuer les punaises de lit et leurs œufs.
Vous parlez d'aider financièrement les établissements qui sont confrontés à ce fléau. Est-ce qu'il peut aussi y avoir des sanctions contre les établissements qui ne traitent pas correctement leurs locaux ?
Oui, enfin, ça n'est pas très efficace. Le problème, c'est qu'on ne peut jamais savoir si des punaises de lit sont dans l'appartement ou sont dans un lieu public, puisque les punaises de lit ont cette caractéristique de vivre deux ans, sans sang. C'est compliqué de savoir si c'est l'établissement qui ne met pas en place [des mesures] ou si c'est une personne qui les a ramenées, parce que ça peut arriver. Dans le plan politique d'urgence qu'on demande, il y a à la fois le fait de reconnaître que les punaises de lit sont un problème politique et de lever la honte qu'il y a dessus. Le gouvernement vient quand même de faire ça. C'est déjà un premier pas, même s'il a été très long. Et puis ensuite, la deuxième chose, c'est de mettre en place des méthodes efficaces pour lutter réellement contre les punaises de lit. On demande aussi un service de ramassage des meubles infestés. C'est une énorme problématique dans beaucoup de quartiers où les gens jettent leurs meubles.
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