Cet article date de plus de cinq ans.

Vidéo "Enfants sans bras" : "Ça peut être l'air, l'eau, un virus, un cocktail de produits... On n'en sait rien"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 3min
"Bébés sans bras" : "Ça peut être l'air, l'eau, un virus, un cocktail de produits... On n'en sait rien"
"Enfants sans bras" : "Ça peut être l'air, l'eau, un virus, un cocktail de produits... On n'en sait rien" "Bébés sans bras" : "Ça peut être l'air, l'eau, un virus, un cocktail de produits... On n'en sait rien" (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

En dix ans, 15 enfants sont nés avec des malformations rares (bras, avant-bras, main ou doigts manquants) sur des périmètres très restreints, dans l’Ain, le Morbihan et en Loire-Atlantique. Etrange coïncidence ou exposition des mamans à des produits chimiques ? "Envoyé spécial" s'est penché sur l'énigme des "bébés sans bras" et a rencontré Emmanuelle Amar, épidémiologiste qui a lancé l'alerte sur cette mystérieuse affaire.

Depuis 2008, 15 enfants sont nés avec des malformations rares (bras, avant-bras, main ou doigts manquants) sur de tout petits périmètres, situés dans l’Ain, le Morbihan et en Loire-Atlantique. Pourquoi l'Etat a-t-il mis si longtemps à réagir face à ces cas inexplicables ?

C'est la question que se pose Emmanuelle Amar. Elle dirige un organisme qui recense toutes les malformations congénitales dans la région Rhône-Alpes. Pendant des années, cette épidémiologiste a alerté les autorités sanitaires. En vain. C'est elle la "lanceuse d'alerte" dans cette affaire, celle qui a découvert les premiers cas dans l'Ain. 

Pourquoi ces cas se concentrent-ils sur des zones très réduites ?

"Ce qui interroge, explique-t-elle, c'est surtout le fait qu'ils soient groupés", explique Emmanuelle Amar en montrant sur une carte "une zone très réduite, de petits villages très peu peuplés, essentiellement agricoles". Quelle probabilité, s'il s'agit d'un hasard, pour que plusieurs cas soient concentrés sur de si petites surfaces, comme cela s'est passé aussi dans le Morbihan ou en Loire-Atlantique ?

Selon l'agence Santé publique France, il n'y aurait pas d'excès de cas de malformations dans l'Ain. Mais Emmanuelle Amar est quant à elle persuadée que c'est anormal. 

Un questionnaire détaillé a permis d'éliminer certaines pistes 

Dès 2014, elle décide donc d'élaborer un questionnaire détaillé, destiné aux huit mamans du département de l'Ain dont un enfant est né avec une malformation. Vingt-huit pages dont les dernières détaillent les expositions aux produits chimiques de tous types, depuis les teintures pour cheveux jusqu'aux engrais, en passant par les solvants utilisés dans un cadre professionnel, le chauffage du domicile, l'eau consommée... 

Ce questionnaire a permis, selon Emmanuelle Amar, d'éliminer certaines pistes. Le facteur héréditaire, d'abord. Aucun antécédent n'a été trouvé dans les familles. La piste des médicaments a elle aussi été écartée. 

"Puisque ce n'est pas endogène, reprend la chercheuse, ça vient forcément de l'extérieur, de l'environnement. (...) Ça peut être l'air, l'eau, un virus, un produit utilisé dans cette région-là et aussi en Bretagne. (...) Il faut être humble, se mettre autour d'une table et réfléchir à ce qui pourrait avoir causé ce type de malformation. Est-ce que c'est un produit nouveau ? Est-ce que c'est un cocktail de produits ? On n'en sait rien." 

Extrait de "Le mystère des enfants sans bras", une enquête à voir dans "Envoyé spécial" le 25 avril 2019.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.