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Sida : des scientifiques enterrent le mythe du "patient zéro"

Vilipendé après sa mort comme ayant été le premier malade de l'épidémie américaine, Gaëtan Dugas n'était en fait qu'une des nombreuses victimes du VIH, ont démontré des chercheurs.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une étude publiée le 27 octobre 2016 confirme que l'épidémie de sida aux Etats-Unis n'a pas été lancée par un seul homme. (SCIENCE PHOTO LIBRARY RF / GETTY IMAGES)

Depuis le milieu des années 1980, il était tenu pour responsable de l'épidémie de sida aux Etats-Unis. Gaëtan Dugas, un steward homosexuel canadien, surnommé le "patient zéro", a été injustement accusé, confirme une étude publiée dans la revue scientifique Nature (en anglais), mercredi 26 octobre. Le VIH, responsable d'environ 650 000 morts aux Etats-Unis, a fait vers 1970 un "saut" des Caraïbes à New York, à partir de laquelle il s'est répandu.

Gaëtan Dugas n'était en réalité qu'une des nombreuses victimes de la maladie. Il a d'ailleurs fait des efforts pour aider les responsables de la santé à comprendre comment le sida s'était propagé, en nommant des dizaines de ses partenaires sexuels avant sa mort en 1984.

"L'un des patients les plus diabolisés de l'histoire"

L'étude publiée dans Nature repose sur une solide analyse historique et génétique. Une équipe de l'université de l'Arizona, à Tucson, et des chercheurs de l'université de Cambridge (Royaume-Uni) ont reconstitué les origines de l'épidémie après avoir récupéré du matériel génétique (ARN) dégradé du VIH de huit échantillons sanguins vieux de près de 40 ans (1978-1979), en plus de celui du steward.

En analysant les séquences, les chercheurs n'ont trouvé "ni preuve biologique, ni preuve historique que le 'patient zéro' ait été le premier cas aux Etats-Unis""Dugas est l'un des patients les plus diabolisés de l'histoire", constate Richard McKay, historien de la santé publique et l'un des deux principaux auteurs de l'étude.

À bien des égards, selon lui, les preuves historiques ont permis de pointer "depuis des décennies" l'erreur du "patient zéro". Mais, dit-il, "nous avons maintenant des preuves phylogénétiques" (un arbre génétique dressant les liens de parenté entre les virus) permettant de consolider cette position.

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