Explosion à Paris : ce que signifient "urgence réelle", "absolue", "potentielle" ou "relative"

En intervention, les secours sont amenés à faire un triage médical pour des raisons logistiques. D'autant plus quand le nombre de blessés est important. L'explosion d'un immeuble dans le 5e arrondissement de Paris a fait une cinquantaine de blessés dont six en urgence absolue, selon le dernier bilan communiqué par le parquet de Paris. Les victimes sont classés selon la gravité de leurs blessures. Que signifient ces différents termes médicaux ?

L'urgence "ressentie" peut être "vraie" ou "fausse"

Dans un premier temps, les pompiers ou les médecins doivent déterminer si "l'urgence ressentie" par le patient est une "urgence vraie". Selon le dictionnaire de l'Académie nationale de médecine, "l'urgence ressentie dépend surtout de la douleur perçue par le patient ou estimée par son entourage". Cette urgence est "vraie" dès lors qu'elle "est reconnue comme telle par une autorité compétente". Mais le secours peuvent aussi déclarer que l'urgence est "fausse" si "la situation est considérée comme urgente par les appelants mais qui ne l’est pas en réalité".

L'urgence "absolue", "potentielle" ou "relative"

En cas "d'urgence vraie", les secours doivent évaluer la gravité des blessures. Ils doivent distinguer les urgences absolues des relatives. Ces deux termes sont régulièrement employés dans les médias. L'urgence absolue englobe beaucoup de cas. Selon l'Académie de médecins, le patient doit être classé dans cette catégorie lorsque son état peut "évoluer vers de très graves complications, voire la mort, s’il n’est pas traité au plus vite". Mais son pronostic vital n'est pas forcément engagé. 

L'urgence relative est définie de la manière suivante : "Situation d’un patient dont le traitement peut attendre." Il existe par ailleurs un terme pour qualifier une situation intermédiaire : "urgence potentielle", c'est à dire lorsque le patient "ne nécessite qu’une surveillance attentive, mais la situation peut se dégrader de façon imprévisible". Le pronostic vital engagé, correspond, lui, à la situation dans laquelle un médecin est "dans l'incapacité de dire comment l'état du patient va évoluer dans les prochaines heures". C'est le cas par exemple lorsque la tension de la victime n'est pas stabilisée ou qu'il subsiste un risque d'hémorragie, etc. Le pronostic vital peut rester engagé plusieurs jours.