Un jeune homme victime de la Dépakine obtient 1,3 million d'euros d'indemnisation
Il s'agit de la première réparation financière "conséquente" dans ce dossier, selon son avocat Charles Joseph-Oudin.
Un jeune homme à la vie brisée en raison de la prise de Dépakine par sa mère durant la grossesse a obtenu 1,3 million d'euros du fonds d'indemnisation dédié, annonce l'avocat Charles Joseph-Oudin, confirmant une information du Parisien. Ce dernier affirme qu'il s'agit de la première réparation "conséquente" dans ce dossier où les victimes se comptent par milliers.
L'homme de 21 ans souffre de troubles (malformation cardiaque, autisme, dépendance) liés à la Dépakine, un antiépileptique fabriqué par Sanofi. Il vit avec sa mère dans le sud de la France et tous deux souhaitent conserver l'anonymat. "C'est une somme importante, que la famille a décidé d'accepter, en considérant que c'était adapté à la gravité de l'état de santé de l'enfant", commente Charles Joseph-Oudin, défenseur de nombreuses victimes du valproate (le principe actif de la Dépakine et d'autres médicaments délivrés aux bipolaires).
Dans Le Parisien, la mère du jeune homme regrette que le fonds n'ait pas retenu le terme d'"autisme" mais "trouble du déficit de l'attention", une qualification utilisée, selon certains patients, pour tenter de minimiser certains versements.
Une première offre d'indemnisation acceptée en 1998
La somme d'1,3 million d'euros provient de l'Oniam et concerne un dossier qui a été déposé en septembre 2017 et clos mi-mai. Le montant de cette indemnisation masque toutefois d'autres offres beaucoup trop faibles, selon l'avocat. "Il y a des dossiers graves, avec des préjudices importants, où les propositions sont de 50 000 ou 70 000 euros, là où on devrait avoir 10 fois plus", remarque Joseph-Oudin qui est "en train de constituer 2 000 dossiers".
La Dépakine est au centre d'un retentissant scandale sanitaire depuis plusieurs années. Le valproate de sodium (Dépakine et ses dérivés) est responsable depuis 1967 de malformations chez 2 150 à 4 100 enfants, et de troubles neurodéveloppementaux chez 16 600 à 30 400 enfants, selon des estimations de l'assurance maladie et de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
"La première offre d'indemnisation amiable d'une victime a été faite en décembre 2018" et acceptée, précise Sébastien Leloup, directeur de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) – une structure mise en place par l'Etat – sans en détailler le montant. Fin avril, 1 655 demandes de réparation avaient été reçues et "20 avis définitifs ont été rendus", selon l'Oniam, qui ajoute qu'aucune offre "n'a été refusée par les victimes".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.