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Les maisons de naissance devraient bientôt voir le jour en France

Accoucher sereinement, comme à la maison, pourra bientôt être possible en France, grâce aux maisons de naissance. Des structures, loin de l'ambiance médicalisée de l'hôpital, seront expérimentées dans les deux prochaines années. Le 1er août, un décret a été publié pour encadrer légalement ses établissements et combler un vide juridique.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Une chambre comme à la maison, un environnement plus humain et moins médicalisé… Les maisons de naissance proposent aux femmes un accouchement en dehors même des structures de l'hôpital. Réclamées depuis les années 90 par certaines patientes et sages femmes, elles feront finalement l'objet d'une expérimentation en France d'ici les mois à venir. En 2013, les maisons de naissance ont obtenu le feu vert de l'Assemblée nationale et du Sénat. Un an plus tard, un décret publié au Journal Officiel fixe les conditions à remplir pour ces structures.

Si aucun médecin n'est présent sur place (uniquement des sages femmes) les maisons de naissance devront impérativement être accolées à une maternité hospitalière. En cas d'urgence ou d'accouchement difficile, les sages femmes qui prennent en charge les futures mamans devront être capables de réagir et de transférer la patiente vers un médecin.

Selon le décret, chaque structure devra avoir passé une convention avec un établissement de santé proposant des soins de gynécologie-obstétrique. Deux établissements qui seront d'ailleurs très proches… Les maisons de naissance devront disposer d'un accès direct, sans avoir à traverser une route, vers l'hôpital, pour pouvoir "assurer dans des conditions compatibles avec l'urgence le transport non motorisé et allongé" de la mère et de l'enfant.

Quid de la sécurité des femmes enceintes ?

Faute de médecin et d'anesthésiste, les femmes enceintes qui choisiront l'option de l'accouchement "comme à la maison" ne pourront pas disposer de péridurale. Par contre, elles devront tout de même réaliser une "consultation pré-anesthésique" dans l'établissement partenaire, en cas de complications.

Certains obstétriciens restent réticents quant à l'ouverture de ces maisons de naissance, évoquant notamment des lacunes de sécurités. Pour y pallier, le décret précise que seules seront admises les grossesses sans pathologie particulière. D'autre part, tout comme la maternité classique, la maison de naissance est tenue d'organiser les dépistages obligatoires pour tous les nouveau-nés (mucoviscidose, hypothyroïdie...) et d'informer la mère sur le dépistage précoce de la surdité permanente néonatale.

Une dizaine de projets pilotes de maisons de naissance sont déjà sur pied, comme la CALM, "comme à la maison" à Paris. Selon leurs représentants, l'expérimentation prévue de deux ans devrait suffire à balayer les dernières réticences. Ces structures existent déjà depuis près de 40 ans au Québec et dans de nombreux autres pays comme l'Allemagne, la Suisse ou encore l'Italie.

60.000 mamans pourraient choisir les maisons de naissance

Les maisons de naissance pourraient répondre à la demande croissante des futures mamans d'accoucher en dehors des structures médicalisées. Selon l'auteur de ce projet de loi, Muguette Dini, sénatrice du Rhône, "60.000 mamans pourraient faire ce choix", en France où 800.000 accouchements sont pratiqués chaque année.

L'avantage principal de ces maisons est de proposer un accompagnement calme et rassurant pour les femmes enceintes. Du début à la fin de la grossesse, le couple est entouré d'au moins deux sages femmes. Chaque mois, la mère et le bébé sont suivis, pour préparer l'accouchement. Les mamans rejoignent souvent leur domicile quelques heures après la naissance.

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