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Y a-t-il trop de FIV en France ?

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Temps de lecture : 2min
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Entre 1997 et 2011, près de 900.000 enfants seraient nés en Europe grâce à la fécondation in vitro (FIV). Pression de couples parfois relativement âgés, désir d'obtenir une grossesse le plus rapidement possible et dans certains pays, intérêt commercial... Autant de paramètres qui auraient conduit certains médecins européens à recourir trop fréquemment à la fécondation in vitro.

Ces dernières années, la médecine a révolutionné la prise en charge de l'infertilité. Aujourd'hui, en France, les enfants nés grâce à une technique d'assistance médicale à la procréation représentent 3,6% des naissances. Pour obtenir un embryon en laboratoire, il existe deux techniques : soit on verse du sperme sur l'ovocyte, soit on injecte le spermatozoïde dans le cytoplasme de l'ovule (ICSI).

Parmi les facteurs de réussite d'une fécondation in vitro, l'âge des femmes est particulièrement important. Le taux d'accouchement commence à chuter clairement à partir de 35 ans et il passe en dessous de 5% vers 42 ans. Car en vieillissant, les femmes ont moins d'ovocytes et ils sont de moins bonne qualité.

Certains spécialistes sont donc réticents devant les demandes de fécondation in vitro lorsque la femme a plus de 40 ans car les chances de succès sont faibles. Pourtant en France, il n'y a pas de contrainte d'âge pour l'accès à la FIV. Seule la prise en charge par la Sécurité sociale est limitée. "La référence légale, ce qui figure dans la loi de bioéthique, c'est la référence à l'âge de procréer, sans plus de précision. Concernant la prise en charge, elle est prévue jusqu'au 43ème anniversaire", précise le Pr Dominique Royère, responsable de l'assistance médicale à la procréation de l'Agence de la biomédecine.

Pour décider si un couple peut bénéficier d'une fécondation in vitro, les centres d'aide médicale à la procréation organisent souvent des réunions multidisciplinaires afin de permettre à tous les membres de l'équipe de s'exprimer. "Quand la patiente n'a aucun problème identifié, autre que l'âge féminin, la FIV devient beaucoup plus discutable. On a des taux de succès rapportés qui sont faibles mais qui ne sont pas nuls. Ensuite, en fonction de la pression que va mettre le couple, en fonction du point de vue du médecin, on peut se dire que même si les chances sont faibles, en quoi peut-on refuser à un couple de bénéficier de cette technique alors que la Sécurité sociale elle-même cautionne le fait qu'ils puissent être pris en charge", explique le Pr Michael Grynberg, gynécologue obstétricien.

En 2014, il y a eu en France 137.000 tentatives de fécondation in vitro ou de transferts d'embryons congelés sans don de gamètes. Un chiffre qui reste faible par rapport à celui de certains de nos voisins européens. Selon l'Agence de la biomédecine, les tentatives de fécondation in vitro en France, avec ou sans don de gamètes, aboutissent à la naissance d'un enfant dans 20% des cas.

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